Abdelmalek Sellal, jeudi à l'APN : «Je n’accepte pas cette idée de transition»

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
07 Jun 2014

Nous sommes un pays démocratique. Nous respectons l’avis des uns et des autres, mais sachez que nous rejetons dans le fond et la forme l’idée de période de transition défendue par certaines parties.» Ces propos sont du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Jeudi, face aux députés et en réponse à leurs interrogations autour du plan d’action du gouvernement, le chef de l’Exécutif était intransigeant sur certaines questions.

 Il a critiqué les partisans de la transition politique qui s’apprêtent à organiser une conférence nationale le 10 juin pour défendre cette option. S’exprimant au nom de l’Etat, M. Sellal dira que le pays a dépassé la période de transition et que l’Algérie est fondée aujourd’hui sur des institutions qui doivent aller de l’avant. «Les gens doivent savoir que la transition est derrière nous et le pays ne doit pas reculer mais plutôt avancer. Je respecte l’opposition, mais je ne partage pas et je n’accepte cette idée de transition», assène le Premier ministre. Celui-ci s’est étalé dans ses réponses sur la question de la réconciliation nationale qui n’est pas, note-t-il, limitée dans le temps. «C’est un projet civilisationnel qui ne concerne pas uniquement une seule époque de notre histoire. La réconciliation telle que nous la concevons concerne tous les Algériens depuis l’indépendance», précise-t-il. Il reconnaît que ce dossier renferme encore des lacunes que l’Etat œuvre à combler. A ce sujet, il rappelle l’instruction du président Bouteflika, donnée la semaine dernière, pour lever l’interdiction de sortie du territoire national au profit de certaines personnes. Il s’agit selon toute vraisemblance des repentis.

Personne ne nous dictera ses décisions

«La situation des personnes concernées a été régularisée. Celles-ci rencontraient des problèmes lorsqu’elles voulaient par exemple voyager pour accomplir le rite du hadj, d’où l’importance de cette instruction présidentielle visant la levée de ces entraves bureaucratiques», a-t-il défendu en faisant remarquer qu’il reste d’autres questions en suspens, comme celle des disparus : «Tous ceux ayant déposé un dossier dans ce sens ont reçu une réponse, qu’il s’agisse de renseignements ou de prise en charge financière.» Et Sellal d’inviter les Algériens à se réconcilier entre eux. Sur le plan sécuritaire, il a affirmé que l’Algérie, qui se trouve dans un contexte géopolitique très difficile, a organisé une élection présidentielle marquée par des complots émanant d’organisations non gouvernementales. L’objectif, de l’avis de Sellal, était de pousser l’Algérie, notamment son armée, à s’ingérer dans les affaires des pays en conflit, afin d’affaiblir son armée, mais ces tentatives ourdies ont été déjouées.

L’Algérie, insiste le Premier ministre, a opté pour le renforcement de son front interne face à la situation d’effritement et la dégradation de la situation dans les pays du voisinage. Une situation qui a été aggravée, a-t-il dit, par la prolifération d’armes, le trafic de drogue et le terrorisme. Le Premier ministre a rappelé que l’Algérie est «souveraine» et «personne ne peut lui dicter ses décisions» et continuera à mener une lutte permanente contre le terrorisme, le trafic d’armes et les narcotrafiquants. Concernant le découpage administratif, le Premier ministre a indiqué que le dossier sera tranché au cours du troisième trimestre de l’année en cours sur la base d’une étude. Le découpage «progressif» concernera dans un premier temps les régions du Sud en proie à de «gros problèmes», telles que «Touggourt, In Salah, El Ménéa et Djanet, qui doivent avoir des moyens et une autonomie de gestion», puis les régions des Hauts-Plateaux et enfin celle du nord du pays.

Création de nouvelles wilayas

Il a souligné la «légitimité» de la revendication du Sud pour un nouveau découpage. «Le projet de découpage porte sur la création de nouvelles wilayas et non de communes», a expliqué M. Sellal, précisant que l’étude du projet définira le montant de l’enveloppe budgétaire et ce découpage permettra de créer de nouveaux postes d’emploi. Au sujet de la corruption, le responsable a affirmé que la justice avait traité l’année précédente 1990 affaires, rappelant que celle-ci fera face aux personnes impliquées à travers des décisions fermes. «Nous ne pouvons nier l’existence de délits de blanchiment d’argent, de fraude et d’économie illicite, mais nous devons nous éloigner de la politique de sape qui tend à coller le délit de corruption à tous les cadres et fonctionnaires», a-t-il plaidé.

A une question sur le service de téléphonie mobile de 4e génération (4G), le Premier ministre a indiqué que «la téléphonie sans fil en mode fixe LTE a été lancée, tandis que lancement du service de téléphonie mobile de 4e génération est prévu pour l’année prochaine». Jeudi, M. Sellal a défendu la décision du gouvernement d’autoriser l’exploitation du gaz de schiste, vivement critiquée par nombre de députés et des militants, qui craignent un impact négatif sur l’environnement. D’emblée, le Premier ministre rassure : l’Algérie n’a signé aucun contrat concernant l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. «Les contrats signés récemment concernent le seul volet de l’exploration et la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui comporte toutes les dispositions requises concernant la protection de l’environnement», explique-t-il tout en invitant les opposants à cette démarche à faire confiance au gouvernement et aux cadres de cette nation.

Gaz de schiste, option irréversible

«Les études ont été faites par les Algériens. Nous allons recourir à de nouvelles techniques (d’extraction) permettant d’éviter de polluer les eaux souterraines», précise encore M. Sellal, qui donne la liste des pays qui ont précédé l’Algérie dans ce domaine, tels que la Grande-Bretagne, les USA, etc. Le Premier ministre a demandé aux députés qui l’ont interpellé sur cette question à ne pas demeurer prisonniers de visions économiques erronées. Concernant les produits chimiques utilisés dans l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, M. Sellal a fait savoir qu’il s’agissait des mêmes produits utilisés dans les détergents et dans la production de couches-bébés.

 

Autor: Nabila Amir

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/abdelmalek-sellal-jeudi-a-l-apn-je-n-ac...