"Maan, koulchi moumkine", petit dernier des mouvements politiques au Maroc

Fuente: 
Huffpost Maghreb
Fecha de publicación: 
22 Mar 2019

Après un teasing intense et des petits indices lâchés au compte-goutte sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, le mouvement politique Maan (“ensemble”) a vu le jour devant des acteurs de la société civile et la presse réunis jeudi soir à Casablanca. Les membres fondateurs du mouvement ont présenté les ambitions de Maan qui a adopté “Koulchi Moumkine” (“tout est possible”) pour leitmotiv.

 

Si le nom et le slogan de ce mouvement rappellent, une fois combinés, le slogan d’un certain Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle en 2007, un des fondateurs du parti assure que Maan n’est nullement inspiré du slogan ou du courant politique de l’ex-président français. Cette nouvelle entité fraîchement apparue dans le paysage politique marocain est portée par des visages peu connus de la scène nationale et réunit des universitaires, des étudiants, des militants associatifs, des médecins, des hommes de médias, des ingénieurs et des cadres dans divers secteurs d’activité.

 

Lors de cette première rencontre avec la presse, les fondateurs ont exprimé leurs motivations et les objectifs derrière la création de ce mouvement politique qu’ils veulent “alternatif et démocratique” et “qui ressemble aux Marocains et les rassemble”. Maan, qui “s’inscrit dans la rupture” se veut également “une force de proposition constructive et rationnelle” afin que la politique “cesse d’être cette fabrique de désespoir”, écrivent les fondateurs dans un manifeste.

 

“Il est impératif de restaurer le rapport de confiance entre citoyens et gouvernants (…) Cela n’est possible que si la pratique du pouvoir est guidée par l’intérêt général et qu’elle consacre comme principes supérieurs la reddition des comptes, la transparence et l’indépendance”, peut-on lire dans ce document.

 

Les membres de Maan “ressentent de la colère pour la situation politique et économique et veulent inverser la tendance pour accomplir des réalisations au profit de la patrie et des citoyens, en contribuant à des solutions collectives aux problèmes posés”, a souligné Zakaria Garti, jeune banquier, fondateur de Maan et ancien président du réseau politique indépendant TIZI (Tariq Ibnou Ziyad Initiative).

 

Yassine Alia, professeur d’économie à Casablanca et membre fondateur, a indiqué que le mouvement compte actuellement un groupe de coordinateurs, qui travaillent de manière collégiale et concertée, tout en restant ouverts sur les potentialités et les compétences nationales. Le mouvement “est très soucieux de la question de l’indépendance dans les décisions et s’emploie à rompre avec les pratiques ambiantes dans l’action politique”, a-t-il assuré.

 

“Un discours politique novateur”

 

Promouvoir la démocratie et impulser une dynamique de citoyenneté active, telle est la mission de Maan qui sillonnera le Maroc pour partager “un discours politique novateur” relève Hamza Hraoui, communicant et fondateur de la branche marocaine du mouvement de La République En Marche (LREM) du président français Emmanuel Macron.

 

Si sur le papier, le mouvement tient plusieurs promesses, son champ d’action est pour l’heure encore flou. “Maan, c’est un déploiement multiforme pour aller à l’écoute des citoyens notamment via l’initiative Istima’a qui sera sur le digital et via des rencontres physiques avec des prises de position fortes sur des sujets importants d’ordre politique, économique ou diplomatique. Maan aura son mot à dire”, déclare, au HuffPost Maroc, Hamza Hraoui.

 

“On s’engage car notre idéal c’est la démocratie marocaine, la démocratie tout court. On sait que le Maroc peut faire figure d’exception dans la région en adoptant un modèle démocratique maroco-marocain qui donne à chaque force politique et aux institutions sa vraie place pour que les parlementaires jouent leur vrai rôle de délibération et de contrôle et pour que les citoyens puissent eux aussi, entre deux élections, surveiller, contrôler et pourquoi pas proposer”, poursuit-il.

 

Au cours des débats sur les priorités et les perspectives du mouvement, la tendance générale était de se concentrer, durant cette étape, sur la défense des droits politiques et économiques des citoyens, en adoptant des positions “courageuses et responsables” sur toutes les questions nationales, ont indiqué les fondateurs parmi lesquels on compte seulement deux femmes.

 

Maan a précisé vouloir, à l’avenir, créer des antennes dans différentes régions du pays et entreprendre des actions d’intérêt général, à même de servir de modèle.

 

L’idée de créer ce mouvement remonte à mars 2017, quand une vingtaine de jeunes Marocains aux parcours professionnels et associatifs divers ont organisé leur première rencontre à Casablanca. Depuis, ils ont mûri leur réflexion et ont décidé de créer un mouvement politique issu de la société civile qui n’a, pour le moment, aucune vocation à devenir un parti politique. Ils assurent par ailleurs que l’ombre d’aucun parti politique marocain ne se profile derrière leur initiative, financée par leurs propres fonds.

 

Source:https://www.huffpostmaghreb.com/entry/maan-koulchi-moumkine-petit-dernie...