Forum de l’Opposition : Pour reprendre l’Initiative…

Fuente: 
Mauriweb
Fecha de publicación: 
28 Feb 2014

Une grande partie de l’opposition, un pan de la société civile, des syndicats et des personnes indépendantes organisent, les 28 février et 1 et 2 mars, un forum au cours duquel seront discutés différents thèmes de la vie politique du pays tels que l’unité nationale, l’élection présidentielle, l’éventualité d’un candidat unique contre le président Aziz et les modalités techniques de la tenue du scrutin. 

Objet : peser dans la balance afin d’amener le régime à composer avec eux. Un pari difficile à réussir, tant la tête du pouvoir n’est pas habituée à partager…Forum de l’opposition. L’idée taraude plusieurs dirigeants de l’opposition boycottiste bien avant la fin des législatives et municipales de l’année dernière. 

C’était, à leurs yeux, l’unique manière de se remettre, politiquement, en selle après l’épisode raté du boycott. Mais le plus grand parti de la Coordination de l’opposition (COD), LeRassemblement des forces démocratiques (RDF) dont le président, Ahmed Ould Daddah, est, en même temps, chef de l’institution de l’opposition démocratique et président de la COD, n’était vraiment pas chaud à l’idée de tenue de ce forum.  On suspectait, au sein de cette formation, une intention chez certains pour accréditer la recherche d’un candidat commun de l’opposition en dehors de ses rangs. Ce qui veut dire une non candidature d’Ahmed Ould Daddah, plusieurs fois candidat malheureux à ce poste. Le seul qui l’intéresse dans la République… Cette réserve du RFD, qui s’est manifestée clairement par l’organisation, ces derniers jours, de journées de réflexion propre à ce parti, a été finalement levée sous la forte insistance des dirigeants de la COD. Restait cependant le problème de la présidence du forum. Pour la COD, il est naturel que cet ‘’honneur’’ échoit à son président actuel : Ahmed Ould Daddah. Ce qui n’a pas plu au partiTawassoul qui estime que Ould Daddah est candidat potentiel à l’élection présidentielle et, qu’à ce titre, il n’est pas le mieux indiqué pour assurer une telle tâche.  Face à ce problème et afin de ménager les susceptibilités de tous les participants, les organisateurs décident de mettre en place une architecture organisationnelle qui prenne en charge adaptée à la situation. Dans ce cadre, il a été préconisé de mettre en place une présidence tripartite du forum qui sera assuré conjointement par les partis politiques, les personnalités indépendantes et les syndicats. Les partis politiques et les personnalités indépendantes ont nommé leurs représentants : Ahmed Ould Daddah et Ely Ould Allaf. Les syndicats, quant à eux, n’avaient pas encore choisi la personne qui doit les représenter à côté des autres parties pour assurer la présidence du forum. La tâche de ce trio se limitera à présider la séance plénière d‘ouverture du forum qui est marquée par la présentation de trois communications. La première sera présentée, au nom des partis politiques, par le parti Tawassoul. Elle est consacrée à l’élection présidentielle en vue et des conditions idoines pour son organisation. Le second thème, présenté par le doyen Mohamed Saïd Ould Homody au nom de la société civile, s’articule autour des sujets globaux tels que l’unité nationale, l’esclavage et divers autres thèmes qui doivent être tout juste évoqués ou déterminés. Leur traitement de fonds est réservé pour plus tard, au-delà de l’élection présidentielle. Le troisième et dernier thème, consacré au cadre organisationnel qui doit être mis en place pour mettre en œuvre les résultats du forum, sera présenté par le bâtonnier sortant des avocats, Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni. Après la séance d’ouverture, les participants se diviseront entre trois ateliers dont chacun sera consacré à l’un des trois thèmes déjà définis. Le conclave se déroulera au palais des Congrès pendant trois jours.  Un pavé dans la mare Pendant cette période préélectorale, il est normal que les acteurs politiques aiguisent leurs armes et cherchent à peser sur la situation politique, essayant d’en tirer le plus grand profit. C’est exactement ce que tentent de faire la COD et ses partenaires. Ils veulent à tout prix faire plier le pouvoir du président Aziz en l’attirant de nouveau vers la table des négociations afin de lui ‘’soutirer’’ des concessions qui pourraient diminuer sa main mise sur la scène politique, voire le fragiliser pour pouvoir le battre, ou plutôt l’abattre, à travers une élection ‘’ouverte’’ et sur les résultats de laquelle il n’aura plus la latitude de ‘’tricher’’, explique un activiste politique engagé dans la préparation du forum de l’opposition. Dans ce cas, que possède l’opposition comme éléments de pression sur le président Aziz ? Pas vraiment grand-chose. Même si les plus optimistes de ses membres parient sur la position de la communauté internationale et l’évolution‘’positive’’ de la position de la Coalition pour une alternance pacifique (CAP) qui regroupe Messaoud, Boidel et Ould Horma. Par rapport au premier élément, à savoir la position de la communauté internationale, on raconte dans certains milieux la volonté de cette dernière à pousser le président vers l’organisation d’un scrutin consensuel afin de parer à toute éventualité de dérapage. Dans notre continent africain, toutes les consultations présidentielles constituent, en effet, des moments de tension et d’incertitude.  Quant à la position de la CAP, elle semble bien avoir évoluée. Dans un communiqué, publié lundi soir, la CAP reconnaît que les résultats de son dialogue avec le pouvoir n’ont pas été appliqués, appelle à la dissolution de laCENI qui, à ses yeux, ‘’n’a pas pu être à la hauteur faute de compétence, d’intégrité et de patriotisme’’.  Et contrairement à leur habitude, les dirigeants de la CAP appellent tout le monde à s’entendre : ‘’nous invitons tous les protagonistes à accepter immédiatement tout ce qui est de nature à permettre le travail conformément à ces modalités et d’être à la hauteur de la responsabilité et du patriotisme pour aplanir les difficultés et dépasser les barrières qui se dressent face à cet objectif suprême. Nous appelons également tout le monde à réfléchir pour amorcer une phase où participe tout le monde de manière à en être satisfait.’’ Est-il possible que les membres de la CAP se rallient avec les autres acteurs de l’opposition ? Rien n’est à exclure, explique un dirigeant de l’opposition.

 

Autor: Mohamed Mahmoud Ould Targui

Source/Fuente: http://mauriweb.info/index.php/actualite/1719-forum-de-lopposition--pour...