Lo Gourmo Abdoul, vice-président de l’UFP, à propos de la présidentielle de juin 2014

Fuente: 
Le Quotidien de Nouakchott
Fecha de publicación: 
25 Mar 2014

Le Forum pour l’unité et la démocratie (FUD) a regroupé en février dernier à Nouakchott, des partis politiques de l’opposition, des représentants de la société civile et des personnalités indépendantes. Il a été, entre autres, question de l’élection présidentielle qui aura lieu en juin 2014 en Mauritanie. L’essentiel des partis politiques ayant pris part a ce forum avait boycotté les municipales et législatives de novembre 2013. Pour la présidentielle prochaine, ces partis exigent un dialogue avec le pouvoir pour plus de garanties de transparence. 
Ce dialogue peut-il aboutir à moins de trois mois de ce scrutin ? Nous avons interrogé sur ce sujet Lo Gourmo Abdoul, vice président de l’Union des forces de progrès (UFP)

QDN : Après le forum national sur la démocratie et l’unité, on a l’impression que la COD se cherche encore ?

La COD est le plus vaste et le plus ancien des regroupements de partis d’opposition démocratique, crée dans le sillage de la crise de la dernière présidentielle. A ce titre, elle a joué un rôle central dans l’adoption et la mise en œuvre de l’initiative du Forum. Comme vous le savez, le Forum lui-même est constitué de trois pôles dont celui des partis politiques, à côté de ceux de la société civile et des personnalités indépendantes. Dans le cadre de sa stratégie de chercher à unir toutes les forces politiques et sociales soucieuses de de la résolution des problèmes majeurs du pays dans un esprit de compromis national inclusif, la COD s’est investie à plein régime dans diverses activités en vue de réussir cette expérience sans précédent. La phase de constitution de ce forum a réussi au delà de tous nos espoirs et la COD, ainsi que ses alliés du pôle politique, y a largement contribué. C’est dire que « loin de se chercher », et de marquer le pas, la COD est lancée dans une dynamique de reconfiguration de la scène politique et sociale qui, nous l’espérons, ouvrira de nouvelles perspectives d’apaisement politique et de sortie de crise définitive notamment à l’occasion de la présidentielle prochaine.

QDN : A moins de trois mois de l’élection présidentielle, la COD est-elle plus proche du boycott que de la participation ?

Pour l’instant, la COD, comme je vous le disais, s’active à construire une formule politique sous forme de plateforme à proposer et partager avec les autres membres du Forum pour traiter en commun de la question de la prochaine présidentielle. Pour l’instant donc, la question n’est pas celle de la réaction à adopter face à telle ou telle hypothèses mais à trouver une formule globale à proposer au reste des acteurs politiques , surtout au pouvoir, à ses alliés et aux autres pôles politiques dans le cadre d’un accord général , un compromis national, permettant à tout le monde, sans exception, de participer à toute élection, libre, démocratique, transparente et, au final , incontestée. Voilà à quoi nous travaillons d’arrache-pied et à quoi toutes nos forces vont tendre dès maintenant. Personne dans ce pays n’a intérêt à des élections non inclusives car boycottées par les principales formations de l’opposition démocratique. Personne n’a intérêt à la poursuite de la crise politique au-delà de cette présidentielle…

QDN : Le temps du dialogue pour une élection présidentielle inclusive, pourrait-il justifier un report de la date de l’élection présidentielle. La COD est-elle pour le principe de ce report ? La constitution permet-elle d’ailleurs ce report ?

Tout dépendra de ce dont les parties conviendront, tout dépendra du sérieux et de l’honnêteté des discussions. Le Premier Ministre n’a cessé de répéter aux différents chefs de nos partis, la disposition du régime à trouver un accord général pour cette élection. Son Ministre de la Communication semble être dans un autre état d’esprit. Il y’a donc ambigüité mais dans le doute, nous préférons pour l’instant, croire au Premier Ministre. Si donc le dialogue est officiellement ouvert, une commune et rationnelle évaluation permettra , de manière consensuelle, d’envisager les différents cas de figure, en fonction de la nature des mesures à prendre et à mettre en œuvre pour aboutir au résultat d’une élection présidentielle libre, démocratique, transparente et non contestée. Le temps politique est l’œuvre des acteurs ! La constitution détermine en effet un délai de tenue de toutes les élections nationales. Les législatives ont été reculées de deux ans de manière parfaitement illégale. Le pouvoir a passé outre malgré tout et a cherché à légaliser tout ça ex post facto, après coup. Il lui était loisible de procéder à un réajustement constitutionnel suivant une procédure parfaitement conforme à celle prévue par le texte constitutionnel. Donc de ce point de vue, il n y’a aucun problème. Un problème de calendrier ne peut pas vraiment faire obstacle à une solution consensuelle, qui plus, est conforme le cas échéant à la constitution. Le vrai problème est celui de savoir si tout le monde est d’accord pour une présidentielle apaisée, inclusive et qui ouvre de nouvelles perspectives politiques favorables à la paix et à la stabilité démocratique du pays. Le reste suit.

 

Autor: Khalilou Diagana

Source/Fuente: http://quotidien-nouakchott.com/lo-gourmo-abdoul-vice-president-l-ufp-pr...