C’est hier mercredi 2 avril courant que les différents pôles politiques mauritaniens devaient se retrouver pour esquisser une feuille de route pour l’organisation consensuelle de la future présidentielle, officiellement maintenue à son agenda électoral fixé initialement par la CENI au 21 juin prochain.
Des retrouvailles qui présagent un dialogue mort-né, une rencontre de forme dés lors où tous les pôles restent inflexibles sur leurs conditions d’entrée dans les discussions.
Autant le pouvoir demeure attaché à organiser cette présidentielle le plus vite possible, sans possibilité aucune de former un gouvernement d’union nationale, autant le FNDU reste déterminé à boycotter ces élections si les officiels ne lâchent pas du lest.
Le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), rassemblement d’une quinzaine de partis politiques de l’opposition dite radicale, des organisations de la Société civile, des centrales syndicales et personnalités indépendantes, a exigé hier mercredi, un dialogue direct avec le pouvoir et non avec les partis de la majorité présidentielle.
Une revendication qui risque de renvoyer de nouveau le dialogue à une date ultérieure, compromettant sérieusement les chances d’apaisement politique manifesté ces derniers jours de part et d’autre des acteurs des acteurs politiques.
Selon le FNDU, le dialogue « doit être engagé avec le pouvoir et ses représentants et non avec des partis politiques et cette exigence doit se refléter clairement dans la composition de la délégation gouvernementale ».
Le forum a renouvelé également sa disponibilité pour un dialogue sérieux et responsable, ouvrant la voie à la tenue d’une élection présidentielle consensuelle sur la base de garanties adéquates de transparence et ne posant aucune condition à la tenue de celui-ci.
Toujours à propos de ces tergiversations, on apprend que le forum avait ignoré la première rencontre préparatoire du dialogue de mardi passé, qui avait finalement conduit le gouvernement à la repousser pour aujourd’hui (NDLR hier mercredi).
Selon des sources proches du pouvoir, le Premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, aurait assuré l’opposition de la présence du gouvernement aux assises du dialogue. Toutefois, il aurait indiqué qu’il ne sera pas présent à la rencontre préparatoire de ces discussions.
Ce qui manifeste déjà une divergence des points de vue du Forum et du pouvoir sur l’amorce de ce dialogue destiné à créer les conditions d’une élection présidentielle inclusive et démocratique dans un climat politique apaisé.
Ould Maham représente le gouvernement au dialogue
Le ministre de la communication et des relations avec le parlement, Sidi Mohamed Ould Maham, devra représenter le gouvernement aux assises préparant le dialogue politique entre la majorité et les deux tendances de l’opposition.
Ce qui est également un signe fort de l’intransigeance du pouvoir de faire des concessions qui pourraient lui être préjudiciables pour ces calculs électoraux pour la future présidentielle de juin 2014.
C’est d’autant vrai que le gouvernement est en campagne depuis la semaine dernière pour sensibiliser et mobiliser les citoyens sur cet agenda électoral en appelant les populations à s’enregistrer sur les listes électorales et à retirer leur carte d’identité.
C’est aussi plausible, parce que le ministre de la communication a été catégorique en mars dernier en ouvrant toutes les options de concertations exception fait d’un report des élections présidentielles ou de la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Le pouvoir jouit également de l’appui de la communauté internationale notamment de l’Union Européenne qui vient de lancer par l’intermédiaire du commissaire de la commission européenne Louis Michel un appel aux opposants pour participer à ces élections présidentielles, sans inviter parallèlement le pouvoir à assurer les mesures parallèles qui garantissent les conditions d’organisation d’une élection consensuelle.
Autant d’ingrédients qui augurent un dialogue mort-né, quoique le carnaval politique de mercredi soir peut montrer les visages colorés d’une Mauritanie diversifiée et plurielle, parvenue à s’assoir autour de la même table des négociations pour charmer l’opinion alors que les dossiers politiques avancés par les uns et les autres ne militent pas pour la même cause électorale permettant au pays de tourner enfin la page à l’impasse politique et d’aller ensemble pour permettre au jeu démocratique de désigner le futur Président de la République. Vrai ou faux ? wait and see.
Autor: Md O Md Lemine
Source/Fuente: http://le-renovateur.com/concertations-pouvoir-opposition-dialogue-mort
