Présidentielle2014: Chacun sa tribu!

Fuente: 
Mauriweb
Fecha de publicación: 
18 Mayo 2014

Le tribalisme revient à grands galops avec l’approche de l’élection présidentielle du 21 juin 2014 peut-on constater à travers les innombrables « initiatives  de soutien inconditionnel » au président Mohamed Ould Abdelaziz, candidat à sa propre succession.

 

Le désaveu de l’Opposition pour l’élection du 21 juin en raison du manque de garanties de transparence pour le scrutin du 21 juin a conduit les segments du Pouvoir à actionner « leurs tribus » pour faire montre d’un engouement populaire pour cette élection surtout que dans le starting-block les grandes pointures en politique ne sont pas de la partie. Pour les autres candidats, les moins en vue, c’est le calme plat. D’ailleurs, la campagne n’est officiellement toujours pas lancée comme dans le camp de leur adversaire principal pour qui le principal ennemi reste la monotonie politique des prochaines joutes.

Lancée à l’échelle internationale par des encarts publicitaires chez certains de nos confrères dont l’audience a une portée internationale, comme Financial Times, pour la modique somme d’un milliard d’ouguiyas, la campagne localement s’habille à la tradition. A la différence que les caisses de l’Etat sont spoliées indirectement…Une autre facette de la lutte contre la gabegie in live!  

Ministres, fonctionnaires, hommes d’affaires ou simples laudateurs, les acteurs des « initiatives » pour la réélection du président Aziz ne tarissent pas d’éloges sur son programme y compris pour ses projets non encore réalisés. Les télévisions privées sont prises d’assaut par une horde de « leaders » de tribus venus expressément chanter les louanges du Maître des Lieux. L’essentiel pour ces hommes et ces femmes découvrant subitement les « Grandes Œuvres » du président reste de le magnifier à son vu et à son su. Il n’y a pas d’âge, ni de sexe pour prêter allégeance. Vieux, femmes et jeunes, enrôlés dans les tribus pour le même objectif. Et comme au loto ça peut rapporter gros.

Les Tv privées sont prises d’assaut et leurs programmes perturbés par les espaces payés par les laudateurs pour magnifier le «Big Boss». Les superlatifs, comme du temps du régime d’exception, ne manquent pas et les bilans désespérément exagérés.

Dans une envolée clientéliste, en vue de maintenir leurs privilèges et pour certains leurs passe-droits ou de se prémunir contre l’ire du «Big Boss », tous veulent se faire distinguer en ces circonstances particulières. On pourra toujours dire comme certains s’en targuent, dans mon fief, « il n’y a même pas de bulletin nul. Tous les votes sont allés à qui de droit ».

Ces manifestations vieilles pratiques héritées du temps des régimes d’exception refont aujourd’hui surface avec le même lot d’hypocrisie et d’annonce de « soutien inconditionnel » à celui dont certains de ces laudateurs prétendent que son action « s’est imposée » à la Communauté internationale pour avoir été choisi au poste vacant de l’Union Africaine.  

Du Nord du pays au sud du pays, ce sont les avatars d’organisations tribales anachroniques que l’Etat entretient qui ont pris le relai de la campagne pour la réélection du président Aziz assuré d’être réélu au premier tour face à des candidats sans grande envergure politique nationale.

L’enjeu est donc de prouver –grâce à cette fièvre tribalisée- de prouver que les électeurs n’ont pas suivi le mot d’ordre de boycott de l’Opposition. Un air de déjà vu !   

 

Source/Fuente: http://mauriweb.info/index.php/actualite/2560-presidentielle2014-chacun-...