Le PPS veut jouer les médiateurs entre le PJD et l’Istiqlal

Fuente: 
Le Matin
Fecha de publicación: 
15 Ene 2013

L’ambiance demeure électrique au sein de la coalition gouvernementale qui, visiblement, traverse une rude épreuve. Dans ce contexte, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) tente de réconcilier le PJD et l’Istiqlal dont les rapports deviennent particulièrement tendus en raison des déclarations et des positions du nouveau secrétaire général du PI, Hamid Chabat. L’espoir du PPS est de pouvoir dépasser les différends et préparer sereinement une réunion de la majorité. Mais, avant d’arriver à cette phase cruciale, il s’avère nécessaire, en premier lieu, d’apaiser les esprits. Une mission dont s’investit Nabil benabdallah qui a déjà rencontré Hamid Chabat. Celui-ci, n’ayant pas la langue dans la poche, a créé au cours des dernières semaines une secousse au sein de l’alliance gouvernementale. «On s’est mis d’accord sur la nécessité de calmer le jeu», signale le SG du PPS qui ne cache pas son mécontentement des dissensions qui minent la majorité gouvernementale.

Il critique aussi bien le Parti de la justice et du développement que celui de l’Istiqlal. Nabil Benabdellah estime que le discours des composantes de la majorité doit être mûr, équilibré et responsable, sans effets de manche et loin des déclarations tonitruantes et des calculs politiciens étroits. Le secrétaire général du PPS appelle M. Benkirane à éviter de réagir constamment aux critiques et aux provocations. «Le chef du gouvernement doit être au dessus de ces considérations. La mise en œuvre des réformes est la meilleure réponse que Abdelilah Benkirane puisse apporter», relève-t-il.

S’agissant du bilan de la première année du gouvernement, il affirme que ce dernier aurait pu faire mieux, ajoutant qu’il est grand temps d’accélérer le rythme des réformes et d’implémenter les dispositions de la Constitution, à commencer par l’élaboration des lois organiques. À cet égard, M. Benabdellah estime que cette responsabilité incombe à l’ensemble composantes de la majorité, pour relever les défis, au lieu de verser dans des débats marginaux. Le secrétaire général du PPS ne manque pas non plus de décocher ses flèches contre le Parti de l’Istiqlal : «On ne peut pas mettre un pied dedans et un autre dehors. Il faut préserver un minimum de cohésion et de solidarité», précise-t-il.

S’agissant des éventuelles menaces brandies par l’Istiqlal de sortir du gouvernement, Benabdellah explique que, jusque-là, la question n’est pas officiellement posée. «Hamid Chabat n’a jamais menacé de basculer dans l’opposition. Et le message du conseil national de l’Istiqlal a été on ne peut plus clair. Il souligne, en effet, la nécessité de l’accélération du rythme des réformes ainsi que du renforcement des mécanismes de concertation entre les composantes de la majorité», renchérit-il.

Le SG du PPS tient, par ailleurs, à défendre la présence de sa formation au sein d’un gouvernement dirigé par le PJD, malgré les différences idéologiques. Au bout d’une année, il semble être satisfait du résultat de la participation de sa formation à la gestion des affaires publiques sous la direction de Benkirane. Il se félicite, en effet, de la sauvegarde des acquis démocratiques et du respect des libertés individuelles. Sur ce point-là, il explique que, contrairement aux craintes véhiculées de part et d’autre, le PJD est un parti qui a su «se fondre dans les institutions de l’État sans les menacer». Le message de Benabdellah aux détracteurs du parti de la lampe est donc clair : «Certaines forces considèrent que si on laisse le PJD dérouler son action sans aucune perturbation, il aura le champ libre devant lui pour se renforcer encore plus. Ils pensent que pour l’affaiblir, le meilleur moyen est de l’embrouiller constamment», explique-t-il, avant d’ajouter que cette stratégie n’est pas payante et qu’au contraire elle ne fait que renforcer le PJD.


 

Défis à relever

La majorité est appelée à orienter le débat vers des dossiers de fond. C’est ce que souligne le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme Nabil Benabdellah.
De grands défis sont à relever, notamment la question de la parité, l’amazighité, la Caisse des retraites, la Caisse de compensation… La coalition gouvernementale devra renforcer ses rangs pour s’atteler d’urgence à la résolution de ces questions épineuses, selon le chef de file progressiste.
Quant aux projets de loi organique, ils doivent, d’après M. Benabdellah, être préparés et soumis à l’institution monarchique avant d’être proposés pour les concertations avec les différentes parties concernées, notamment l’opposition.

Repères

-Le PPS tente de désamorcer la crise de la majorité.
-Le parti appelle le PJD et le PI au calme et à la sagesse.
-Benabdellah défend la participation de son parti au gouvernement.

 

Jihane Gattioui

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