De Kherrata à Paris, les Algériens manifestent contre le 5ème mandat de "Bouteflika le marocain"

Fuente: 
Huffpost Maghreb
Fecha de publicación: 
18 Feb 2019

Depuis l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour briguer un cinquième mandat, le 10 février dernier, les manifestations se multiplient à travers tout le pays mais aussi de l’autre côté de la Méditerranée.  Après Kherrata, Oran, Bordj Bou Arreridj, Tizi Ouzou ou encore Annaba, plusieurs centaines d’Algériens se sont réunis à Paris, ce dimanche pour un sit-in de protestation. Tous scandent un même slogan:“Bouteflika, ya l’marroqui, makach 5ème mandat” (“Bouteflika, le Marocain, pas de 5ème mandat”).

 

Dimanche 17 février, la diaspora algérienne a ainsi massivement répondu à l’appel du “Collectif Debout l’Algérie!”, lancé sur les réseaux sociaux pour dire “Non au 5ème mandat de la honte”. Pendant près d’une heure, ils se sont réunis sur la place de la République à Paris pour exprimer leur indignation face à la candidature de l’homme politique de 81 à sa propre succession.

 

“Bouteflika, le Marocain, (il n’y aura) pas de 5e mandat”, c’est notamment le slogan qu’ont choisi les Algériens en référence au pays de naissance du président algérien, affaibli depuis un AVC survenu en 2013. Né à Oujda le 2 mars 1937, de parents algériens exilés au Maroc, Abdelaziz Bouteflika poursuit sa scolarité au lycée Abdelmoumen d’Oujda, où il adhère à la cellule de l’Istiqlal, parti nationaliste marocain.

Jeudi dernier, plusieurs supporters du CRB (Chabab Riadhi de Belouizdad), ont également chanté leur colère dans le métro d’Alger. La séquence filmée par l’un des témoins a fait le buzz sur les réseaux sociaux.  

La jeunesse a choisi le foot pour s’exprimer. Ce samedi 16 février, les supporters du club JSM Tiaret, ont également laisser entendre leur mécontentement, au cœur du stade Kaïd-Ahmed, comme le montre la vidéo ci-dessous:

 

Depuis jeudi dernier, plusieurs ville du pays voisin sont le théâtre de manifestations contre le 5ème mandat aux élections présidentielles prévues le 18 avril prochain. Selon nos confrères du HuffPost Algérie, des centaines de jeunes se regroupent dès la tombée de la nuit à Bordj Bou Arreridj, dans la cité du 8 mai 45, pour manifester leur colère.

 

Certains habitants de la cité craignent les débordements, même si pour l’heure, les forces de l’ordre se sont positionnées aux abords de la cité pour éviter tout contact avec les manifestants. Ils ont établi des barrages filtrants à l’entrée de la ville pour empêcher les jeunes des villes environnantes, de rejoindre les manifestations. “La ville est cadenassée par les forces de l’ordre depuis ce week-end et les barrages se sont multipliés ces derniers jours, provoquant des embouteillages monstres”, raconte un habitant du quartier au HuffPost Algérie. “Il y a une tension perceptible et on sent que les choses peuvent à n’importe quel moment devenir dangereuses”, affirme un habitant sous couvert d’anonymat.

La vague de contestation nationale, jusqu’à présent pacifique, pourrait prendre plus d’ampleur avec les appels à protestation des 22 et 24 février. Sur les réseaux sociaux un hashtag, #لا_للعهدة_الخامسة (non au 5ème mandat) a également vu le jour.

Kaoutar Laili

 

Source:https://www.huffpostmaghreb.com/entry/de-kherrata-a-paris-les-algeriens-...