LA CRISE DU FLN S'ÉTEND À L'APN.Un front contre Ould Khelifa

Fuente: 
L'Expression
Fecha de publicación: 
03 Jun 2013

Parmi tous les responsables actuels au sein des instances organiques et celles au sein de l'APN, contrôlées par le FLN, Larbi Ould Khelifa est le seul à ne pas être désigné par Belkhadem.

Après le comité central, le bureau politique et les structures de base, la crise du FLN s'étend à l'APN.
Peu habitué aux jeux de coulisses et des coups politiques, le président de cette institution, Mohamed Larbi Ould Khelifa, fait face à une fronde menée par les premiers responsables du groupe parlementaire du FLN.
Selon un député de ce parti, «c'est le vice-président de l'APN, Mohammed Djemiai, qui est derrière cette campagne qui viserait à pousser Ould Khelifa à la démission».
Notre source ajoute que les meneurs de cette «fronde née suite au gel de la décision de l'augmentation des salaires des députés» veulent retourner tous les députés du vieux parti contre M.Ould Khelifa. Selon notre source, M.Djemiai mobilise les députés en leur expliquant «qu'il était derrière la décision de l'augmentation salariale et que Ould Khelifa est la cause du gel». Parmi tous les responsables actuels au sein des instances organiques et celles de l'APN, contrôlées par le FLN, Larbi Ould Khelifa, est le seul à ne pas être désigné par l'ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem.
Cette information a été confirmée par Abdelkrim Abada et Mohamed Seghir Kara, respectivement coordinateur et porte-parole du mouvement de redressement que nous avons rencontrés, hier à Draria à Alger. «Il y a des députés partisans de l'ex-secrétaire général qui veulent pousser Ould Khelifa à la démission pour prendre le contrôle du poste de président de l'APN et des structures de l'Assemblée», a indiqué M.Abada.
Académicien et ex-président du Haut Conseil de la langue arabe,M.Ould Khelifa n'est pas habitué à travailler sous la pression.
A l'APN, il fait face aux députés des partis de l'opposition et désormais au groupe parlementaire du FLN. Ce groupe est, selon nos, sources, plus que jamais divisé notamment à l'approche du renouvellement des structures de l'APN. Il s'agit des postes de vice-président de l'Assemblée, des présidents, des vice-présidents et des rapporteurs des commissions.
«La bataille est ouverte entre les militants du FLN et le lobby de l'argent et de la chkara», a indiqué Mohamed Seghir Kara.

Plan de sortie de crise
Avec la division du groupe parlementaire, le FLN «achève» la cohérence de ses structures. La division au sein des kasmas, des mouhafadas, du comité central et du bureau politique produite par le conflit entre opposants et partisans de l'ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, est toujours de mise. «C'est l'oeuvre de Belkhadem qui a créé cette situation qu'il qualifie toujours de signe de bonne santé», a soutenu M.Abada.
Cette division a produit le statu quo qui règne depuis la destitution de Belkadem, le 31 janvier 2013 et risque de faire durer encore la vacance du poste de secrétaire général.
Selon Abdelkrim Abada, les points de vue commencent à se rapprocher notamment durant le mois de mai dernier où trois réunions ont été tenues par les membres du comité central au siège du parti à Hydra (Alger). Un groupe de travail a été mis en place en vue de la convocation d'une session extraordinaire du comité central. Un plan a été élaboré à cet effet.
Le coordinateur du mouvement de redressement en a fait une présentation. Le coordinateur du parti, Abderrahmane Belayat, convoquera une session du comité central. Le jour J, un bureau de session et une commission de candidature seront désignés parmi les membres les plus intègres. Les critères des candidats doivent être: l'expérience, la bonne santé, la maturité politique et l'intégrité (il n'est pas soupçonné de corruption). «On ne veut pas que le prochain secrétaire général soit mis en prison quelque temps après son élection», a-t-il indiqué.
Le nouveau secrétaire général, une fois élu, propose les membres du bureau politique que le comité central adopte.

Pas de congrès extraordinaire
Ce plan n'a, toutefois pas, toutes les chances d'être adopté. Car, parmi les membres du comité central, il y a ceux qui veulent que Abderrahmane Belayat poursuive sa mission jusqu'à l'organisation d'un congrès extraordinaire.
Pour M.Abada, ce sont «ceux qui savent qu'ils n'ont aucune place au FLN qui veulent le maintien de Belayat».
«Belayat est imposé par les circonstances. Il n'est pas légal. Il a été ramené par Belkhadem et devait partir avec lui. Cela concerne tout le bureau politique. C'est une solution provisoire»,
a-t-il ajouté. Notre interlocuteur précise que tous les bureaux politiques du FLN (sous Mehri, Benhamouda et Benflis) ont démissionné à chaque fois qu'il y a démission ou destitution du secrétaire général, sauf celui de Belkhadem.
M.Abada regrette le fait que le FLN qui contrôle la majorité des institutions de l'Etat, soit réduit à s'occuper des questions organiques au lieu de débattre des questions d'actualité nationale comme la révision de la Constitution et l'élection présidentielle.

Karim AIMEUR

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