Présidentielle: Comment le silence de Bouteflika brouille les cartes de l'opposition

Fuente: 
Tout sur l'Algérie (TSA)
Fecha de publicación: 
15 Ene 2014

À trois mois de la présidentielle, l’opposition hésite encore ! Désarmée, elle se met à scruter un signal venant d’El Mouradia ou d’une toute autre partie au pouvoir. Confusion totale, donc, sur la scène politique. La maladie du Président est certes à l’origine du problème, mais la passivité de la classe  politique algérienne a compliqué davantage la situation.

L’opposition se tourne fatalement vers le peuple et avec la même fatalité. Elle conditionne ses actions,  ses positions et sa stratégie à la participation ou non   du président  Bouteflika à la présidentielle  d’avril. Incapable d’intervenir ou de peser sur l’évolution  des événements, une partie de cette opposition s’est confinée dans  un  silence incompréhensible, une seconde partie a choisi  de parler  sans pour autant en être capable de passer à l’action.    

Djilali Sofiane, président du parti Djil  Djadid, et après avoir annoncé en grande pompe sa candidature pour la présidentielle, affirme aujourd’hui que si Bouteflika participe, il renoncera ! Pour lui, « avec  Bouteflika,  le jeu sera quasiment fermé en avril ». « Pour aller à la présidentielle, Bouteflika doit trafiquer son certificat médical et s’il le fait, il sera, dans ce cas, capable de  trafiquer  tout le reste », déduit-il. Sans Bouteflika, poursuit-t-il dans une déclaration à TSA, « les risques de dérapage et de fraude seront minimes et facilement contrôlables même s’il venait à parrainer quelqu’un d’autre. Sachant qu’une personnalité dans son entourage ne dispose pas de la même force de mobilisation » « Regardez ce qui se passe au FLN qui vit des moments de contradiction et de division terrible », explique-t-il.

Le président de Djil Djadid est persuadé que le Président ne sera pas candidat et pense que la mobilisation du peuple, soutenue par une action politique cohérente de l’opposition, peut contribuer au changement.

La candidature de Abderrezak Mokri, président du MSP, n’a pas suffi pour convaincre En-Nahda, parti d’obédience islamiste, d’aller à la présidentielle. Cette formation se dirige vers le boycott que Bouteflika soit présent  ou absent en avril. Mohamed Douibi, secrétaire général du parti,  atteste que « sans l’installation d’une Commission indépendante pour surveiller et préparer la présidentielle, l’opposition n’a aucune chance de remporter la présidentielle ».

À quoi rime, alors, l’initiative du groupe de 37 partis qui, depuis  plusieurs mois, multiplie les rencontres et les discussions pour arrêter  une action commune à la faveur de la présidentielle ? Pour Douibi, la décision d’aller ou non à la présidentielle reviendra aux instances de chaque parti.

Le parti El Adala, de Abdellah Djaballah, a décidé de reporter son conseil national, prévu  pour ce week-end, au 14 février pour trancher sa position par rapport à la présidentielle. « C’est flou et c’est très confus, nous ne disposons pas d’assez d’informations. Aujourd’hui, nous permettons d’arrêter la décision finale du parti par rapport à ce scrutin », souligne Lakhdar Benkhelaf, député et numéro deux du parti.

Louiza  Hanoune du PT, le FFS et le RCD  n’ont pas révélé encore leurs positions et disent vouloir attendre le moment opportun pour le faire. Attendent-ils l’annonce ou non de la candidature de Bouteflika ?

Achira Mammeri

Source/Fuente: http://www.tsa-algerie.com/actualite/item/3720-presidentielle-d-avril-co...