«Sellal n’avait pas à annoncer la candidature de Bouteflika»

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
26 Feb 2014

L’ancien ministre de la Communication,  Mohamed Saïd Belaïd, estime que la préservation de l’unité de l’armée et de la sécurité est plus importante qu’une élection qui suscite la peur des citoyens.

L e Parti de la liberté et de la justice (PLJ) dirigé par l’ex-ministre de la Communication, Mohamed Saïd Belaïd, a décidé de ne pas présenter de candidat à l’élection du 17 avril 2014 et a exclu le recours au boycott de cette joute électorale. Quelle est alors la position de cette formation politique ? Son leader préfère attendre le verdict du Conseil constitutionnel et voir la liste des candidats avant de trancher la question. «Nous prendrons la position adéquate dès la publication par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats retenus. Nous soutiendrons le candidat dont le programme répond à nos orientations. Dans le cas contraire, nous opterons pour le bulletin blanc», a expliqué, hier, Mohamed Saïd lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti, à l’issue de la réunion du bureau national.

Pourquoi ce suspense dès lors que l’ancien ministre connaît parfaitement les personnalités qui ont déclaré leur candidature ? A cette remarque, Mohamed Saïd se défend en lançant aux journalistes intrigués par sa démarche : «Je fais de la politique. Ce n’est pas de l’attentisme, mais de la prudence. Je préfère ne pas me précipiter.»
Revenant sur la candidature du Président sortant, le patron du PLJ pense que Bouteflika a le droit de se présenter et c’est au Conseil constitutionnel de statuer sur son dossier. Néanmoins, Mohamed Saïd s’est élevé contre le comportement du Premier ministre, Abdelmalek Sellal : «Ce n’est pas dans les prérogatives de Sellal d’annoncer la candidature de Bouteflika. Ceci est immoral, comme il est contraire à l’éthique qu’un individu malade se porte candidat.» Et d’émettre des réserves sur l’organisation exclusive par l’administration de l’élection en raison de la partialité de celle-ci prouvée par le passé.
Le conférencier considère que la course à la présidentielle a été, pour la première fois depuis l’indépendance, déviée au point de compromettre l’unité de l’institution militaire.

Selon Mohamed Saïd, la préservation de l’unité de l’armée et de la sécurité est plus importante qu’une élection qui suscite la peur des citoyens. «Organiser l’élection dans un climat de tension aux conséquences imprévisibles et interdire aux partisans du boycott de participer à la campagne électorale n’ouvrent pas la voie au changement pacifique et graduel attendu des citoyens après le 17 avril.» Le PLJ invite, dans cette conjoncture particulière, tous les acteurs politiques, et en premier lieu le pouvoir, à méditer les expériences du passé et tirer les leçons des révoltes arabes et internationales. L’orateur a en outre exprimé sa profonde inquiétude devant le dérapage du discours politique qui atteint un niveau dangereux, au point de faire perdre à certains tout sens de la responsabilité : «La virulence du ton des échanges dans la presse révèle la profondeur de la crise morale que traversent certaines forces politiques censées pourtant servir d’exemple par leur discours et leur comportement.» S’agissant de la situation à nos frontières, Mohamed Saïd condamne les menées suspectes du régime royal marocain, complice d’Israël, lequel attise les conflits ethniques et tribaux dans la zone sahélo-saharienne sous prétexte de la contribution à l’instauration de la paix.

 

Autor: Nabila Amir

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/sellal-n-avait-pas-a-annoncer-la-candid...