La coordination nationale des partis et personnalités politiques pour le boycott de l’élection du 17 avril 2014 a reçu, hier, l’autorisation pour la tenue de son meeting populaire prévu vendredi 21 mars à 15h à la salle Harcha Hassen.
Cette action, deuxième du genre, est contre toute attente autorisée et tolérée par les autorités publiques. Le pouvoir décide de lâcher du lest et mettre aux voix discordantes de s’exprimer. Les animateurs de la coordination, notamment le RCD, MSP, Ennahda, FJD, Jil Jadid et Ahmed Benbitour, qui s’est retiré de la course à la présidentielle, ont déposé, il y a plus d’une semaine, une demande d’autorisation auprès de l’administration pour la tenue de ce rassemblement.
Des assurances leur ont été données quant à l’octroi de ce quitus. De leur avis, le climat est favorable dès lors qu’il y a une évolution dans le sens positif. «Les autorités ont autorisé le sit-in du mouvement Barakat, pour nous c’était là un indicateur positif et un motif valable pour nous permettre d’activer et de rendre public notre refus», expliquent les boycotteurs, lesquels appellent leurs militants de la base et les partisans du refus à se mobiliser pour la réussite de cette action.
Faut-il rappeler que mercredi dernier la coordination a été empêchée de tenir un sit-in devant le Monument des martyrs. Une action qui se voulait symbolique et pacifique afin de prendre à témoins les «chouahada» contre ceux «qui ont trahi les sacrifices». Cette répression et l’acharnement des policiers n’a pas fléchi le dynamisme des boycotteurs, eux qui ont décidé de rendre visible leur position en organisant un rassemblement auquel prendront part les cadres et militants de tous les partis politiques qui se reconnaissent dans cette coordination. Les partis concernés se sont réunis ce lundi pour débattre de la situation qui prévaut dans le pays et aussi pour apporter les dernières retouches au meeting de vendredi.
Les partisans du refus ont exprimé leur inquiétude quant aux événements qui secouent la vallée du M’zab. Les boycotteurs fustigent le pouvoir qui a échoué dans la gestion de ce problème. «L’Etat a échoué alors qu’il a tous les moyens pour régler les problèmes soulevés par la population de cette région du pays, et ce, contrairement aux partis et personnalités dont le rôle se limite à faire des propositions de sortie de crise», estime la coordination qui demande au pouvoir d’assumer ses responsabilités et d’agir pour contenir la crise cyclique qui perdure à Ghardaïa.
Les animateurs de la coordination ont, par ailleurs, déploré et condamné les insultes que subissent au quotidien les Algériens de la part de personnages en charge des plus hautes fonctions de l’Etat, allusion faite aux «blagues» de M. Sellal, directeur de campagne du président sortant et les «remontrances et humiliations» du ministre Amara Benyounès. «Ces ministres censés représenter la République ne mesurent pas la gravité de leurs propos. Les dérapages de M. Sellal sont d’une extrême gravité. En tant que partis politiques, nous dénonçons certes mais nous n’ajoutons pas de l’huile sur le feu. Au contraire, nous appelons à la sagesse», insiste la coordination qui préfère jouer la carte de l’apaisement pour éviter l’embrasement.
Autor: Nabila Amir
Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/les-boycotteurs-autorises-a-tenir-leur-...
