«Nous sommes face à un gouvernement de corruption…»

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
29 Mar 2014

Je ne veux ni durer au pouvoir ni le perpétuer par l’héritage, je viens remettre le train sur les rails et je m’en vais.» Le candidat libre, Ali Benflis, ne le dira jamais assez.

Depuis son premier meeting dans la wilaya de Mascara, il le répète comme un leitmotiv. Le discours draine des foules et mobilise.
Jeudi dernier, Ali Benflis est parti à la reconquête de l’Ouest. A Bel Abbès comme à Tlemcen, le candidat malheureux de 2004 a eu à vérifier l’étendue de sa popularité. Après une sortie réussie dans la capitale de la Mekerra, il a été reçu en triomphe dans la capitale des Zianides. Tlemcen lui a ouvert les bras. Ali Benflis a rejoint le centre culturel de la ville à pied, s’offrant un bain de foule sur un parcours d’environ un kilomètre. Près de 2000 personnes sont venues à sa rencontre en scandant «Benflis Président».

Un citoyen, auquel le chauffeur du bus qui nous transportait demandait de nous orienter vers le lieu où devait se dérouler le meeting, avoue : «Ne vous laissez pas impressionner par le nombre de portraits du président-candidat accrochés sur les murs de la ville, Tlemcen votera Benflis.» Une dizaine de partisans de Abdelaziz Bouteflika postés à l’entrée du centre culturel, «rémunérés» selon des jeunes rencontrés sur place, ont tenté de gâcher la fête, mais ils ont vite été dissuadés et par les militants de Benflis venus en force et par le cordon de sécurité qui maillait les alentours du lieu de la manifestation et le parcours de l’ancien chef de gouvernement. A 17h, la salle du centre culturel est pleine à craquer.

Des notabilités, des cadres, des médecins, des avocats, des entrepreneurs, des femmes et des jeunes ont répondu massivement présents. Un jeune homme d’affaires, présent dans la salle, raconte que ses amis, qui sont tous pro-Benflis lui ont conseillé, lui qui avait des doutes sur le candidat, d’aller l’écouter. Il est donc venu. Assis à proximité de la tribune réservée à la presse, l’entrepreneur repart avec la conviction que «Ali Benflis est son choix». «Je viens rassembler les Algériens et non pas les diviser», a lancé le candidat à ses partisans, en ajoutant qu’il ne veut point verser dans l’insulte, mais qu’il faut définitivement tourner la page. «Je suis autant Tlemcénien que vous et vous êtes autant Aurésiens que moi», soutient-il dans un tonnerre d’applaudissements.

L’ancien chef de gouvernement énumère quelques volets de son projet : «Gouvernement d’union nationale, justice indépendante, vraie démocratie, parce que c’est la seule voie qui nous sortira de la crise.» «L’Etat qui matraque ses enseignants, qui tabasse ses médecins n’en est pas un», indique l’orateur, qui affirme «vouloir une issue pour l’Algérie». Ali Benflis laisse entendre qu’il n’est pas dupe quant aux intentions de fraude. Il déclare avec des mots tranchants : «Nous sommes face à un gouvernement de corruption devenu un comité de soutien. Je ne me retirerai pas, j’irai jusqu’au bout.» Ali Benflis demande aux Algériens de se soulever : «Soulevez- vous, affranchissez-vous !»

«Une fois élu, je viendrai à Ghardaïa pour régler le problème»

 

Après Tlemcen, Ali Benflis a rallié, hier dans la matinée, la ville de Ghardaïa, où la tension entre les deux communautés ibadite et malékite est toujours palpable. A l’aéroport de la ville, un comité d’accueil, composé de notables malékites et ibadites, est venu à sa rencontre. Le candidat a animé deux meetings, l’un à Metlili le fief des Chaâmbas, puis à Bounoura chez les Mozabites. Ali Benflis, qui connaît bien l’ampleur de la douleur et des tensions, fait porter «la responsabilité entière à l’Etat qui n’a pas su anticiper les crises». «Nous avons un Etat sans vision, avançant faussement que ce qui se passe dans la région est l’œuvre de la main de l’étranger». «Ce n’est pas vrai», tempête-t-il, soulignant que «les enfants de Ghardaïa sont des patriotes et des nationalistes».

 

Autor: Said Rabia

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/nous-sommes-face-a-un-gouvernement-de-c...