Situation politique en Algérie. Le sévère rapport de la Commission européenne

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
29 Mar 2014

Simple coïncidence ou choix délibéré, l’Union européenne a rendu public, jeudi dernier, un rapport sévère sur la situation politique en Algérie en 2013.

Alors que la polémique a commencé à propos de l’envoi d’observateurs européens pour l’élection présidentielle d’avril prochain, le rapport de la Commission européenne sur la politique de voisinage fait ressortir des remarques peu élogieuses concernant l’Algérie. La Commission européenne observe en effet que «le processus de réforme constitutionnelle n’a pas progressé». Pis, le rapport constate que le processus d’achèvement des dispositions législatives de base par des textes d’application (y compris des décrets d’application) est resté «lent». Certaines de ces dispositions législatives – telles que la loi sur les associations – présentent en outre «des lacunes manifestes par rapport aux règles et normes internationales».

Le document précise également que le rapport rendu public lors des élections législatives de 2012 n’a pas été suivi d’effet par les autorités algériennes. De toutes les réformes engagées en 2011, celle qui concerne les associations a suscité l’intérêt particulier des Européens. Ces derniers relèvent notamment les difficultés que rencontrent les organisations non gouvernementales lorsqu’elles veulent venir en Algérie. «Plusieurs ONG internationales se sont plaintes auprès des autorités de l’UE du fait que leurs représentants soient depuis quelques années déjà dans l’impossibilité d’obtenir des visas pour entrer en Algérie, ce qui entrave leur travail et leur coopération avec les ONG locales», indique le document.

Situation économique stagnante

Pour parler de la situation des droits de l’homme, la Commission européenne ne fait pas dans la demi-mesure. Elle constate essentiellement l’absence d’indépendance de la justice. «On a l’impression d’une absence constante d’indépendance du pouvoir judiciaire. La situation semble détériorée en ce qui concerne la liberté d’association et de réunion (notamment le maintien des obstacles auxquels doivent faire face les syndicats indépendants) et la liberté d’expression (notamment pour les blogueurs)», rapporte la Commission européenne.

Sur le plan politique, le constat n’est pas non plus meilleur que sur le plan économique. La Commission européenne relève que «le problème de la corruption s’est accentué de manière substantielle au cours des dernières années et jusqu’à présent le gouvernement ne s’y est pas suffisamment attaqué». «Les entrées d’investissements directs étrangers sont limitées, en raison principalement du contexte régional et des limitations récemment imposées en matière d’accès à la propriété étrangère et de rapatriement de bénéfices», lit-on encore.

 

Seul bémol : le document remarque que les investissements directs étrangers ont progressé en 2013 par rapport à 2012. Il est vrai que le rapport n’est qu’un constat de la situation en Algérie durant l’année 2013, mais sa coïncidence avec la campagne électorale pour l’élection présidentielle peut prendre un autre sens.

 

Autor: Ali Boukhlef

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/le-severe-rapport-de-la-commission-euro...