A Oran, mis à part les affiches qui viennent d’Alger, l’ensemble des frais de la campagne seront pris en charge localement», atteste-on à la direction de campagne du candidat Ali Benflis, coordonnée par Réda Benouanane et ce sont surtout les contributions en biens divers qui assureront la logistique.
De notre bureau d'Oran
A titre d’exemple, la majorité des locaux (près de 70) mis à disposition sont prêtés gracieusement par les propriétaires, en général des cadres militants du FLN ou simplement des sympathisants du candidat. «Nous avons un donateur qui s’est proposé de financer la restauration de l’ensemble du personnel qui sera mobilisé le jour du scrutin», ajoute-t-on en estimant les effectifs à près de 3000 personnes pour une couverture optimale des centres de vote. Ces surveillants devront également percevoir des indemnités. A titre prévisionnel, le coût global de la campagne a été évalué à un peu moins de 10 millions de dinars par Nouredine Djellouli, ancien maire d’Oran ayant déjà soutenu Benflis il y a dix ans et qui revient aujourd’hui avec la même conviction. Ce chiffre ne tient en outre pas compte des opérations menées par une panoplie de partis nouvellement agréés, notamment ceux implantés à Oran et qui ont décidé de soutenir ce candidat, chacun avec ses propres moyens.
C’est le cas du Front national des libertés (FNL) dirigé par Mohammed Zerrouki et dont le local était déjà opérationnel dès le 23 mars. «Nous comptons sur nos militants et nos amis pour mobiliser des moyens qui nous permettront de mener à bien la campagne», indique le porte-parole de cette formation. Ici, cependant, l’argent liquide n’est pas accepté. «Beaucoup de gens viennent nous proposer de l’argent, mais nous les avons renvoyés parce que, de par notre expérience, il y a toujours la contrepartie d’un éventuel renvoi d’ascenseur, ce que nous n’avons jamais toléré y compris au sein de notre propre formation», explique-t-il.
Au sein de la permanence du Président-candidat, on estime également que ce sont les contributions militantes qui sont les plus importantes. Désigné comme coordinateur pour la wilaya d’Oran, Tayeb Zitouni, ancien maire d’Oran d’obédience RND, est installé dans les mêmes locaux du Front de mer appartenant à un particulier et qui ont déjà été prêtés au RND au lendemain de sa création. «Nous n’avons nul besoin d’aides provenant de l’extérieur car les logistiques mises en place par les deux grands partis (FLN et RND) qui soutiennent la candidature de
Abdelaziz Bouteflika suffisent amplement.»
La subvention accordée par l’Etat pour ce genre de compétition électorale n’est pas une nécessité pour ces deux prétendants à la magistrature suprême, mais elle l’est certainement pour les candidats parrainés par leurs propres partis. A Ahd 54 (pour Fewzi Rebaine), on explique la morosité qui a caractérisé la première semaine de campagne par le fait que la subvention de l’Etat tarde à se débloquer. «La dernière fois (en 2009) nous avons attendu la dernière semaine pour enfin bénéficier de l’aide tant attendue», rappelle M. Benallou, chargé de la communication au sein du parti et pour qui, «avec peu de moyens nous pouvons réussir de grandes animations.» Son constat est que même avec l’usage détourné des moyens de l’Etat en faveur de Bouteflika, la campagne reste terne.
Autor: Djamel Benachour
Source/Fuente: http://www.elwatan.com/economie/ce-sont-les-aides-logistiques-qui-primen...
