Benflis promet la réhabilitation des membres de l’ex-FIS. «Je suis un homme de réconciliation véritable»

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
31 Mar 2014

«Ceux qui sont aujourd’hui exclus de l’activité politique sont une partie de la solution à la crise.»

C’est en ces termes que le candidat Ali Benflis a promis de redonner aux éléments de l’ex-FIS la possibilité de recouvrer leurs droits politiques. Il a choisi de lancer ce message à partir des wilayas de Mila et de Constantine. «Je suis un homme de réconciliation nationale et j’ai suffisamment de courage pour réunir tout le monde autour d’une grande table, le pouvoir et tous les acteurs politiques, pour éteindre la fitna et trouver ensemble une solution à la crise», dit-il en notant, face à une assistance nombreuse et acquise, que ceux qui adoptent l’exclusion comme politique sont un petit groupe qui n’a pas le droit de marginaliser le reste de la société. Ceci et de plaider pour la constitution, une fois élu, d’un gouvernement d’union nationale.

«La crise multidimensionnelle qui secoue le pays depuis 25 ans est toujours là malgré les tentatives de la rahma, de la concorde civile et de la charte pour la réconciliation nationale, car aucune de ces solutions n’est allée aux profondeurs de cette crise politique et sécuritaire entre autres dimensions», estime l’orateur, en proposant un projet de généralisation de la réconciliation nationale pansant les blessures de tous. «Comment peut-on réconcilier les Algériens lorsque l’on réduit les libertés de nombreux citoyens ?», déclare Ali Benflis, en appelant à une reconnaissance par l’Etat de tous les dépassements commis durant la décennie noire. «Un Etat qui n’assume pas ses responsabilités sur les conséquences et les dépassements commis ne peut réconcilier», dit-il, en invitant à une reconnaissance des erreurs du passé. Ceci et de proposer l’ouverture d’un large dialogue national devant aboutir à une solution consensuelle impliquant tout le monde afin de «régler définitivement le problème de la légitimité et de la démocratie en Algérie».

Un projet qui sera soumis à référendum. Ali Benflis promet en outre de trouver une solution pour les retraités de l’ANP, pour les patriotes et les GLD. Avant d’assurer qu’une fois Président, il permettra la création d’un syndicat de la police. Pour le candidat, les jeux ne sont pas encore faits et les résultats de l’élection ne sont pas connus. «Ils disent que l’élection est fermée, je dis non, personne ne peut fermer les portes au choix du peuple. Nos urnes seront immunisées, nous les protègerons de la fraude, partout. Certes, les walis feront ce qu’ils leur diront de faire, mais ne vous fiez pas à cela et ne vous inquiétez pas, tout cela n’est que du carton. Lorsque la fracture se fera, ils tomberont comme un château de cartes», fulmine le candidat, en affirmant que ceux qui veulent frauder pour préserver la stabilité nationale prêtent au sourire.

«Un tyran, en Tunisie, a multiplié les mandats de 5 ans et quand l’heure du balayage est venue, il a promis de mettre fin à la présidence à vie, mais c’était trop tard pour lui. Ce mal qui frappe les pays arabes de la présidence à vie et de léguer le pouvoir doit changer. Les peuples ne veulent pas faire du neuf avec du vieux, ils ont besoin de changement», dit-il. Dans la ville d’El Khroub (Constantine), à la salle omnisports, une cinquantaine de jeunes scandant des slogans en faveur de Bouteflika ont tenté de perturber le meeting de Benflis, mais sans conséquence.

«Une fois élu, je reviendrai à Ghardaïa…»

Une malencontreuse erreur technique a fait disparaître une partie de l’article de notre envoyé spécial à Ghardaïa dans notre édition de samedi. Il fallait en effet lire : Après Tlemcen, le candidat a rallié, hier dans la matinée, la ville de Ghardaïa, où la tension entre les deux communautés, ibadite et malékite, est toujours palpable. A l’aéroport de la vallée, c’est un comité d’accueil, composé de notables malékites et ibadites, qui est venu à sa rencontre. Le candidat a animé deux meetings, l’un à Metlili, le fief des Chaâmbas, puis à Bounoura chez les Mozabites.

Ali Benflis, qui connaît bien l’ampleur de la douleur et des tensions, fait porter «la responsabilité entière à l’Etat qui n’a pas su, selon lui, anticiper les crises». «Nous avons un Etat sans vision, avançant faussement que ce qui se passe dans la région est l’œuvre de la main de l’étranger.» «Ce n’est pas vrai», tempête-t-il, soulignant que «les enfants de Ghardaïa sont des patriotes et des nationalistes». Devant les membres des deux communautés venus en masse l’écouter, Ali Benflis, qui souligne que le régime a vieilli, s’est engagé, s’il est élu, à «venir dans la wilaya et ne repartira qu’après avoir trouvé une solution et séché les larmes de Ghardaïa qui pleure». (Saïd Rabia)

 

 

Autor: Nadjia Bouaricha

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/je-suis-un-homme-de-reconciliation-veri...