L’Algérie traverse une crise profonde. Je suis venue vers vous pour vous proposer une solution à cette crise. L’unique issue est l’édification d’une deuxième République», croit dur comme fer la seule candidate à la prochaine joute électorale.
Djelfa
De notre envoyée spéciale
Face à une assistance qui scandait «Hanoune présidente», «Hanoune pour une deuxième République», la leader du PT a salué son auditoire et s’est réjouie de constater qu’ils ont pris conscience de la nécessité d’aller vers une deuxième République. Mme Hanoune entame alors son discours en expliquant le but et les visées d’une deuxième République. De son avis, la majorité des Algériens ont remarqué les dégâts occasionnés par le système unique. «Ce système honni et vomi par la population est malheureusement toujours présent et les institutions en place, qui ont hérité de ce système, ont propagé la corruption et le clientélisme. Ils ont pollué la sphère et le monde politique», a dénoncé Mme Hanoune, qui plaide pour un changement profond mais pacifique.
«Je suis venue solliciter votre confiance, votre adhésion et votre procuration populaire. L’Algérie est face à un processus historique et le peuple algérien est le seul responsable de la sauvegarde de la souveraineté nationale», a-t-elle martelé à l’adresse de ses militants et sympathisants. L’oratrice qualifie de «rafistolage» et de «bricolage» la politique de l’emploi suivie par les pouvoirs publics dès lors qu’elle n’assure pas des emplois «durables». Elle a mis en garde contre les «emplois précaires», qu’elle considère comme étant «une bombe à retardement».
La dirigeante du PT promet de contribuer à octroyer plus de droits aux Algériens, comme elle s’engage à redonner la place qui lui revient de droit à la langue amazighe, qui sera institutionnalisée deuxième langue nationale et aura à sa disposition tous les moyens pour sa promotion. A partir de Djelfa, Mme Hanoune demande aux citoyens de réclamer des comptes aux responsables qui nous gouvernent et qui ont failli, y compris le président sortant et l’ex-chef de gouvernement. Elle rappelle le parcours de Chakib Khelil, celui de Abelmoumen Khalifa et l’empire qu’il a bâti sur le dos de l’économie nationale et au détriment des démunis : «Le ridicule ne tue pas, il y a quelques années les pouvoirs publics ont voulu décorer Abdelmoumen Khalifa ; à l’Assemblée, nos députés s’y ont opposés. Ce personnage a volé des milliards avec la complicité de ceux qui refusent l’alternance et plaident pour le maintien du régime actuel.»
A Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, Mme Hanoune dénonce les pratiques d’un député qui a tenté de «soudoyer la population» afin qu’elle ne se rende pas à son meeting : «Ce député me reproche mes positions et notamment mes critiques vis-à-vis des personnes qui ont envahi l’APN grâce à l’argent sale qui a pourri nos institutions.» Rendant hommage à la population de Médéa, même si elle garde un mauvais souvenir de cette ville, elle déclare : «En 1984, j’ai été emprisonnée dans la ville de Ksar El Boukhari. Le pouvoir m’a jetée en prison non pas parce que j’avais volé, mais pour mes positions politiques.» Hanoune qualifie cette ville de «martyre» eu égard à la décennie noire : «Vous êtes victimes des affres du terrorisme et vous avez payé un lourd tribut, mais si vous votez pour moi, j’aurai l’audace de régler tous les problèmes engendrés par la tragédie nationale, notamment le dossier des familles de disparus.»
La dirigeante du PT revient pour la première fois sur sa participation, en 1995, à la rencontre de Sant’Egidio : «J’ai participé a cette rencontre parce que tous les espaces d’expression étaient fermés. J’ai joué un rôle et j’ai évité l’internationalisation de la tragédie.»
Autor:Nabila Amir
Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/louisa-hanoune-a-djelfa-le-systeme-uniq...
