Après avoir épuisé tous les concepts pour défendre le projet politique de son candidat, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, emprunte ceux des autres concurrents et de l’opposition.
Mascara et Sidi Bel Abbès
De notre envoyé spécial
«Nous allons construire une deuxième République», déclare-t-il à partir de Mascara et Sidi Bel Abbès, où il a animé, hier, deux meetings dans le cadre de cette nouvelle journée de la campagne électorale. C’est la première fois qu’un représentant du président-candidat adopte ce slogan, cher au FFS et à la candidate du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, elle en a fait son principal thème de campagne électorale 2014. En effet, Abdelmalek Sellal a insisté sur ce point.
D’abord lors de sa première halte à Mascara. Intervenant devant une assistance, composée notamment de fonctionnaires des administrations des différentes localités de cette wilaya autorisés ou encouragés à venir remplir la salle omnisports de la ville, Abdelmalek Sellal affirme que la révision de la Constitution projetée par son candidat vise «justement l’édification d’une deuxième République qui sera cédée à la génération post-indépendance». «C’est celle-là, l’Algérie voulue par l’Emir Abdelkader», lance-t-il, pour titiller l’ego des habitants de Mascara, région natale de celui qu’on qualifie de «fondateur de l’Etat algérien moderne».
Le procurateur du seul candidat absent de cette campagne électorale surfe, dans ce sens, longuement sur l’histoire. Il compare, à cet effet, son candidat à l’Emir Abdelkader. «Lorsqu’il (Bouteflika, ndlr) a rejoint la Révolution à l’âge de 16 ans, il a pris comme nom de guerre Abdelkader (Abdelkader El Mali, ndlr) en référence à l’Emir Abdelkader», estime-t-il, devant une foule de jeunes lui répliquant par des slogans favorables : «One two three viva l’Algérie» et «Mascara n’est pas Béjaïa», en référence aux événements ayant empêché le représentant de Bouteflika de tenir son meeting dans cette wilaya, samedi dernier. Et là, Abdelmalek Sellal réagit : «Nous sommes des Algériens à plus de 100%. Nous n’avons pas de communautarisme, de régionalisme et d’exclusion. C’est cela l’Algérie voulue par Abdelaziz Bouteflika.»
Il reprend également les mêmes thèmes à Sidi Bel Abbès. Dans cette ville, dont les murs ont été tagués la veille par des opposants au quatrième mandat, Abdelmalek Sellal promet également l’édification «d’une vraie démocratie où les droits de l’homme et la justice indépendante seront consacrés». «Il n’y aura pas de place à une justice de piston», dit-il, en reconnaissant implicitement que la justice algérienne souffre encore de graves lacunes. Ce faisant, l’orateur appelle à l’optimisme et charge encore ceux qui, selon lui, «veulent ouvrir la voie à l’ingérence étrangère». «La stabilité fait partie de la souveraineté nationale. Sans la stabilité, la voie sera ouverte à l’ingérence étrangère. Il y a des gens que cela arrange. Mais ils ne passeront pas», fulmine-t-il.
Par ailleurs, l’on remarque que depuis les incidents de Béjaïa, la sécurité des sorties de Abdelmalek Sellal a été renforcée. Des policiers en civil sont présents en nombre dans les salles où se tiennent les meetings, tandis que les éléments en uniforme quadrillent l’endroit, par crainte, visiblement, de débordements.
Autor: Madjid Makedhi
Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/sellal-reprend-les-slogans-de-l-opposit...
