Tintamarre sans le «petit peuple» à Tlemcen

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
08 Abr 2014

L’impression qui se dégage de la campagne électorale dans la «wilaya du président» est que les speechs se déroulent quasiment intra-muros.

Autrement dit, les différents candidats, constatant la désaffection du public, ont eu l’astuce de ramener, chacun de son côté, leurs militants des wilayas limitrophes. Une supercherie qui n’est un secret pour personne, mais le jeu continue.
A Tlemcen-ville, les autochtones sont plus préoccupés par le classement «décevant» de leur club phare, le WAT, que par ces orateurs promettant monts et merveilles.
Le Widad, rétrogradé en Ligue 2 la saison passée, tablait sur un retour à la Ligue 1.  Et ce n’est pas évident.
Les seuls signes qui indiquent qu’il se passe un «événement» inhabituel dans cette agglomération dont on dit qu’elle est privilégiée, ce sont les portraits des «cavaliers» en lice et les chants en leur «gloire».

Même si le candidat sortant est plus visible sur les murs et par le tintamarre de ses responsables de campagne. Jusqu’ici les représentants de Bouteflika, à savoir Sellal, Benyounès, Ghoul, Bensalah, Saadani, se sont exprimés devant des parterres peu convaincus, où le spectacle souvent fastidieux primait. Sans oublier Benflis, Belaïd, Hanoune ainsi que Touati qui suivi de quelques militants avait opté sur la proximité, dans un boulevard désert. Aucun esprit de communion n’était perçu entre les prétendants à la Présidence et le petit peuple. Mais ce qui a émergé jusqu’à présent des discours des candidats, c’est la référence à la frontière fermée avec le pays voisin et la construction d’un Maghreb uni. Comme si les revendications de cette partie extrême de l’Algérie étaient la réouverture de la frontière dont la majorité des Tlemcéniens est contre.

Une marchandise peu vendable

Briefés, ces orateurs croyaient bien faire en incluant dans leurs discours des passages sur l’histoire, en se rappelant les vaillants martyrs, comme le colonel Lotfi, les saints comme Sidi Boumediène, ou Ben Bella le premier chef d’Etat de l’Algérie indépendante. Une marchandise peu vendable dans un environnement où tout manque, si l’on excepte le centre du chef-lieu de wilaya. Quoi qu’on dise. «Qu’importe leurs méthodes discursives, les candidats et les représentants du président sortant ont évité de s’adonner à des insultes ou à des propos offensants. Je peux dire que c’est une campagne propre…», estime Zakaria Saïdani, élu de l’APW et responsable à la coordination de Bouteflika.

Mais, qu’en est-il de l’ambiance dans les autres communes (la wilaya en compte 53) ? «Maghnia est la deuxième ville de la wilaya avec 240 000 habitants. Aucun des candidats n’a jugé utile d’aller à la rencontre de cette population qui a besoin d’assurance, en ce sens qu’elle est marginalisée. On évoque Ben Bella pour jouer sur nos sentiments, mais ces candidats ignorent-ils que justement les Maghnaouis ont longtemps été mis à l’écart… à cause de ce même Ben Bella ? Dans les années 1970, on nous torturait juste pour avoir prononcé ce nom. Drôle de vie…»  Dans cette wilaya dont on dit qu’elle est celle du présidant sortant, il en faut beaucoup pour remuer la population et la pousser vers les urnes. Tout le reste n’est qu’un bruit de tonneau…

 

 

Autor: Chahredine Berriah

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/tintamarre-sans-le-petit-peuple-a-tlemc...