Les pro-Bouteflika en difficulté

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
09 Abr 2014

Alors que le Président proclame que c’est le peuple qui l’appelle à rester au pouvoir, ses partisans font face à un rejet de plus en plus large de la société.

Lorsqu’ils ont entamé la campagne électorale, les partisans de Abdelaziz Bouteflika ne pensaient pas que leur entreprise allait être aussi rude. Pis, malgré le coup de pouce de l’administration et l’apport des services de sécurité, l’équipe que dirige Abdelmalek Sellal a eu peur à plusieurs reprises. Alors que Abdelaziz Bouteflika est «certain» que c’est le peuple qui le réclame, ses partisans font face à un rejet de plus en plus large de la société. Le refus de voir le chef de l’Etat rempiler pour un nouveau mandat est tellement fort qu’il s’exprime parfois dans ses formes les plus violentes.

C’est le cas à Béjaïa, où des centaines de manifestants ont empêché le meeting que devait animer Abdelmalek Sellal en personne. Si la manifestation était pacifique, au départ, le rassemblement a tourné à l’émeute et le directeur de campagne du président sortant a dû reprendre l’avion à destination d’Alger. Il s’est adressé aux citoyens de la capitale des Hammadites à travers la presse. Cette débâcle de Béjaïa n’est pas une première pour A. Sellal.

Ce dernier a échappé, au début de la campagne électorale, à un lynchage dans la ville de Ouargla, lorsque des jeunes,  protestant contre les promesses non tenues du pouvoir, sont venus en découdre avec celui qui a été chargé de porter, durant plusieurs mois, la parole de Abdelaziz Bouteflika. Si Abdelmalek Sellal a réussi à tenir l’essentiel de ses meetings malgré le «tri» du public, ce n’est pas le cas des autres personnalités chargées de pallier l’absence physique du chef de l’Etat. Le binôme Benyounès-Ghoul a été la cible privilégiée des opposants au chef de l’Etat. Les deux ministres, qui ont déserté l’activité gouvernementale, ont dû annuler plusieurs rencontres ou en reporter d’autres.

Le dernier rendez-vous en date à être raté par les deux chefs de parti est celui de Batna. Des médias ont fait état de l’annulation d’un meeting que les deux hommes devaient animer lundi à Batna faute d’organisateurs. Un autre rendez-vous a été annulé la semaine dernière à Relizane, même si Amara Benyounès a assuré, dans une interview accordée à la chaîne française France24, que ce meeting n’était pas prévu.

Rejet violent

Amara Benyounès et Amar Ghoul ont fait face à la colère de citoyens dans plusieurs villes. Ce fut le cas de Bouira, Boumerdès ou encore plus récemment à Paris et à Lyon, en France. Deux autres membres du gouvernement ont subi l’affront de l’insulte lorsqu’ils ont été appelés à animer des rencontres.

C’est le cas de Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, qui a suspendu son meeting à Oum El Bouaghi. Il a été empêché de tenir cette assemblée à cause notamment des propos de Abdelmalek Sellal sur les Chaouis. C’est également dans cette région que le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, pourtant enfant du bled, a été éconduit par la population locale qui lui reprochait son mutisme sur les propos de Sellal. A Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, des jeunes refusant un 4e mandat ont vidé la salle où devait se tenir un meeting animé par Moussa Benhamadi, ancien ministre et membre du bureau politique du FLN.  Il est difficile d’énumérer le nombre de rendez-vous annulés par l’équipe de campagne de Bouteflika. Mais chaque jour apporte son lot d’échecs que les compagnons de Bouteflika tentent de transformer en victoires.

 

 

Autor: Ali Boukhlef

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/les-pro-bouteflika-en-difficulte-09-04-...