Le documentariste français Bruno Ulmer dénonce la censure en Algérie. Dans un article publié sur le site du magazine français Télérama ce vendredi, il affirme avoir été interdit de réaliser un film sur la présidentielle du 17 avril. « Muni d’un visa de travail en bonne et due forme, il (Bruno Ulmer) est arrivé à Alger avant d’en repartir cinq jours plus tard, sans avoir pu rien filmer », raconte Télérama qui précise que le matériel du réalisateur a « été bloqué » à l’aéroport d’Alger. « Les voies de la censure prennent des chemins variés », poursuit Télérama qui publie une lettre de Bruno Ulmer. « Je n’ai pas fait le film dont je rêvais, je n’ai pas fait de film du tout », déplore le réalisateur dans ce texte. Pour lui, l’Algérie « n’aime pas qu’on la regarde, qu’on porte un regard sur elle, sur ce qu’elle est ». « De quoi a-t-elle peur ? Oui, un regard “extérieur” », s’interroge-t-il.
Si l’autorisation lui a bien été donnée, l’interdiction de filmer « a été sournoisement mise en œuvre, d’une main de poids, immobilisant le matériel à l’aéroport. Pas de caméra, pas de son, rien, pas de film », relate le réalisateur qui ajoute : « C’est l’Algérie qui ne veut pas qu’on voit son peuple vivre, l’Algérie des puissants, des intéressés bien gardés (gradés ?) ».
L’échec de son projet de film sur la présidentielle n’a pas eu raison de Bruno Ulmer. Il est revenu en Algérie, avec un visa touristique et une petite caméra, pour réaliser « Paroles d’Algérie », un documentaire qui sera diffusé mardi prochain sur Arte.
Hadjer Guenanfa
Source: http://www.tsa-algerie.com/2014/04/11/un-realisateur-francais-denonce-li...
