Les partis qui boycottent la présidentielle détaillent leur vision de la transition politique

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Tout sur l'Algérie
Fecha de publicación: 
11 Abr 2014

Les partis qui boycottent la présidentielle du 17 avril ont organisé une conférence de presse ce vendredi 11 avril au siège du MSP à Alger.

Pour Djilali Sofiane, président de Jil Jadid, il est clair que le président de la République aura à s’occuper de sa santé à l’étranger après les élections. « Qui se chargera de la gestion du pays ? Qui pourra  prendre les décisions au moment opportun ? », s’est-il interrogé. L’ex-candidat aux présidentielles met en garde contre un éventuel chaos au lendemain des élections. « Tout le monde sait que les institutions vont tomber et chacun tente de profiter au maximum avant le chaos », prévient-il.

S’il remporte les élections, en faisant référence au candidat Abdelaziz Bouteflika,  « l’Algérie aura échoué dans la création de sa nouvelle étape », selon Djilali Sofiane qui met en garde contre la fraude : « nous devons tous nous unir pour construire un nouveau cadre général pour l’État algérien. Avec un pluralisme politique, culturel et partisan ».

Mohcine Belabbas, président du RCD, a expliqué la période transitoire, défendue par son parti. « Il s’agit du passage d’un système à un autre », a-t-il dit en insistant sur le caractère démocratique de cette transition.  » « Qu’y aura-t-il dans cette période transitoire ? », a-t-il interrogé, avant de répondre : « Tout le monde pourra participer  mais à l’intérieur de cette coordination, on prône l’établissement de nouveaux rapports de forces. On veut une entente nationale entre les partis avant d’aller vers une conférence nationale. Quand on parle de cette conférence, elle doit être composée des représentants  de la société civile et de tous les partis politiques ».

Selon le président du RCD, il s’agit au bout du compte de faire pression sur le pouvoir et de l’amener à négocier son retrait. « Nous allons discuter des mécanismes de cette transition qui ne doit pas durer longtemps », conclut-il.

Mohamed Douibi d’Ennahda a, de son côté,  dénoncé la politique du gouvernement qui consiste à jeter l’opprobre sur les boycotteurs. Il appelle l’État à arrêter de duper le peuple. Il déplore le fait d’avoir entendu qu’il ne peut y avoir de légitimité sans l’aval des militaires. « Il faut rendre la légitimité au peuple », a-t-il insisté.

Lakhdar Benkhelef, représentant du pari  Adala d’Abdelallah Djaballah, proclame qu’il ne fait pas « confiance à l’administration, au ministère de l’Intérieur et au ministère de la Justice, car ils ont nommé à leur tête des proches du président Abdelaziz Bouteflika ».

Quant à Abderrzak Mokri, le président du MSP, les visites de l’Émir du Qatar et de John Kerry à Alger constituent un élément important de la campagne électorale. « Le régime s’appuie sur les forces étrangères. On nous a toujours accusés de vendre le pays alors que ce sont eux qui menacent l’Algérie et ce sont eux qui ont la possibilité de vendre le pays », s’insurge le président du MSP. Il pose la question : « Qui a négocié avec Kerry et l’Émir du Qatar ? ». Le conférencier concède ne pas savoir qui  gère le pays. Il a ajouté qu’il s’est senti humilié par ces visites et le fait qu’elles interviennent durant la campagne. « C’est une première », constate-t-il.

Ahmed Benbitour, ex-chef du gouvernement, fait le bilan du secteur des hydrocarbures en Algérie. Il déclare qu’il y a danger s’il y a  changement de personnes et pas de régime. « La violence est aujourd’hui le seul instrument de résolution de différends entre personnes, entre groupe de personnes et l’État », a-t-il dit. D’un point de vue économique, il déplore la forte dépendance de l’économie nationale vis-à-vis des hydrocarbures.

 

Autores: Selma Kasmi et Zineb A. Maïche

Source/Fuente: http://www.tsa-algerie.com/2014/04/11/les-partis-qui-boycottent-la-presi...