Une coalition politique en perspective...

Fuente: 
La Presse
Fecha de publicación: 
04 Mar 2013

Les divergences qui ont accompagné les négociations conduites depuis plus d’une semaine par Ali Laârayedh en vue de la formation de son gouvernement, les déclarations livrées par ceux qu’il a déjà consultés et les indiscrétions que ces derniers se plaisent à fournir aux médias vont-elles accélérer le rapprochement entre Ettakatol et l’Alliance démocratique sur la voie de l’annonce d’une probable coalition politique ou du moins électorale?
«Pour le moment, aucun engagement à caractère organisationnel n’est établi entre l’Alliance et Ettakatol», précise Mohamed Hamedi, coordinateur général de l’Alliance démocratique.
«Toutefois, beaucoup de points nous rapproche d’Ettakatol et nous avons mis au point un document commun qui comporte nos exigences, lesquelles conditions sont très proches les unes des autres. Sauf qu’à l’heure actuelle, une coalition Ettakatol-l'Alliance est un peu prématurée. Mais, avec la dynamique que connaît le paysage politique national et les transformations qui le traversent à un rythme effréné, tout reste possible et l'avenir est ouvert à toutes les hypothèses», ajoute-t-il.
Interrogé sur la non-participation, hier, de l'Alliance démocratique au énième round de négociations tenu, dimanche, avec le chef du gouvernement désigné, Mohamed Hamedi précise : «Nous avons décidé de boycotter cette nouvelle rencontre de consultation parce que nous avons senti que les demandes formulées par notre parti, samedi 2 mars, ne seront pas satisfaites.
Il s'agit d'abord d'une lutte sérieuse contre la violence politique et de la dissolution immédiate des ligues de protection de la révolution. Malheureusement, les réponses d'Ali Laârayedh ont été évasives et floues. Notre deuxième condition appelant à ce que le futur chef de gouvernement incite l'ANC à fixer une date définitive pour la finalisation de la Constitution et l'organisation des élections n'a pas reçu l'accueil que nous attendions.
Le troisième point de désaccord concerne la composition du futur gouvernement telle que proposée par  Ali Laârayedh. Le taux de renouvellement de la prochaine équipe gouvernementale est très faible. En outre, plusieurs visages que nous considérons comme les symboles de l’échec y sont maintenus. D’autre part, nous désapprouvons les déclarations de Noureddine B’hiri annonçant notre acceptation de faire partie du gouvernement, ce qui m’a poussé à rectifier le tir et à préciser à la télévision nationale que l’Alliance démocratique n’a pas décelé dans les réponses d’Ali Laârayedh les garanties nécessaires qu’elle exige».

Tout nous rapproche de l’Alliance

Du côté d’Ettakatol, Jalel Bouzid, membre du bureau politique et membre du groupe des négociateurs avec Ali Laârayedh, considère que «le rapprochement avec l’Alliance démocratique est possible dans la mesure où il existe plusieurs dénominateurs communs qui font que nous avons une vision partagée sur les impératifs relatifs à la prochaine étape».
Une coalition politique ou électorale entre les deux partis est-elle à l’ordre du jour ?
«Oui, souligne notre interlocuteur, nous ambitionnons de mettre au point une coalition politique ou électorale. Nous œuvrons actuellement en concert, en vue de mettre en place une plateforme politique claire qui sera basée sur une approche commune relative au traitement des questions de l’heure, à la définition des priorités qu’exige la situation du pays et à la gestion de ce qui reste de l’étape transitoire».
Quant à la participation d’Ettakatol au prochain gouvernement Laârayedh, Jalel Bouzid rappelle les conditions déjà exprimées par le parti. Il y ajoute une nouvelle condition : «Il s’agit de la composition du gouvernement qui doit être équilibrée entre les compétences provenant des partis et celles dites indépendantes».
On apprend, d’autre part, que le Dr Mustapha Ben Jaâfar, secrétaire général d’Ettakatol et président de l’Assemblée nationale constituante, effectue, en début de semaine une visite en France au cours de laquelle il sera reçu par le président français François Hollande.
Au menu de cette visite, également, un discours que le Dr Ben Jaâfar prononcera du haut de la tribune de l’Assemblée nationale française.

 

http://www.lapresse.tn/04032013/63570/une-coalition-politique-en-perspective.html