Abdelmalek Boudiaf tête de liste FLN à Constantine

Fuente: 
El Watan
Fecha de publicación: 
05 Mar 2017

Ce qui, au départ, n’était qu’une rumeur, s’est finalement confirmé. Le ministre de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population, Abdelmalek Boudiaf, est candidat aux législatives de mai prochain.

Il est désormais tête de liste du FLN à Constantine, où il a été wali pendant cinq ans, selon un cadre du parti. Cette candidature, annoncée il y a plusieurs jours, a accentué les dissensions au sein du Front de libération nationale. A priori, elle ne fait pas l’unanimité. Des cadres du FLN à Constantine sont outrés par la décision de placer Boudiaf comme tête de liste dans la wilaya. Ils ont qualifié cette décision de «violation de domicile», nous a affirmé notre source, considérant que Boudiaf «n’a jamais milité au sein du FLN local et qu’il n’est pas résident à Constantine».

Et de préciser que cette liste «ne peut être respectée par l’électorat local en raison de certaines positions de l’actuel ministre de la Santé, dont l’affaire du complément alimentaire RHB, ou encore certaines du temps où il était wali à Constantine». Plus conciliant, le mouhafedh Fouad Kharchi adoube la candidature de Boudiaf : «Nous n’avons aucune réticence ni opposition à la candidature de Abdelmalek Boudiaf à la tête du FLN à Constantine. Nous attendons l’aval d’Alger.»

A l’approche de la deadline des dépôts des listes, soit aujourd’hui à minuit, les instances de la plus vieille formation politique n’ont pas réussi à accorder leurs violons. Il faut savoir que Constantine dispose de deux structures dirigeantes. Une solution imposée par l’ex-secrétaire général, Amar Saadani, pour contenir les dissensions. Résultat, deux mouhafadhate (centre et ouest) et une mésentente lancinante. Les interférences entre l’une et l’autre sont un secret de Polichinelle. La confection des listes a pris du temps. Pour 15 candidatures, il y a eu le dépôt de 220 dossiers. Le FLN, qui a fourni initialement une liste des plus attendues — députés sortants, mouhafedhs, présidents de l’APW et de l’APC —, a créé toutefois la surprise avec la candidature de deux personnalités, le ministre de la Santé et l’ex-ministre de la Poste, des Technologies de l’information et de la communication, Boudjemaâ Haïchour.

LE FFS MISE SUR ABDELMALEK BOUCHAFA

Le premier secrétaire national du FFS, Abdelmalek Bouchafa, est parti pour la conquête de Constantine pour les législatives de mai prochain. Il a choisi de se présenter dans sa ville natale dans la perspective du repositionnement de son parti pour décrocher un maximum de circonscriptions. Une stratégie qui a été payante pour la consultation de 2012, même à Constantine où le FFS n’avait aucun ancrage palpable. Il est vrai que la donne a changé. La décentralisation de la formation de feu Hocine Aït Ahmed et son expansion vers d’autres régions du pays opérées ces dernières années lui ont valu de nouveaux sièges à l’hémicycle Zighoud Youcef, outre ceux traditionnels issus de la Kabylie.

Une ouverture probante menée notamment par les cadres dirigeants, à l’image de Abdelmalek Bouchafa, qui accède au poste de premier secrétaire en remplacement de Mohamed Nebbou, le 4 mai 2016. «Nous devons mobiliser un maximum de citoyens non pas pour sauver le système, mais pour le projet du parti, celui du consensus national. Nous devons apporter de l’espoir pour que le peuple croie en l’acte politique», a indiqué récemment Bouchafa pour lequel «la vraie fraude ne réside pas uniquement dans les résultats des élections, mais elle est aussi dans l’éloignement des citoyens de l’action politique».

Celui qui a occupé le poste de premier secrétaire fédéral de Constantine depuis 2012 et de délégué du premier secrétaire national chargé du développement du parti au niveau des fédérations de l’Est depuis août 2014, a travaillé d’arrache-pied pour conduire son bord vers les instances élues à Constantine. Il a réussi à asseoir une légitimité locale, notamment en raflant la deuxième commune de la wilaya, El Khroub, et surtout en dotant la circonscription constantinoise d’un siège à l’Assemblée nationale. Pour les prochaines législatives, il est tête de liste. La gageure d’un résultat certain sur lequel il faut parier. Idem pour la wilaya de Sétif où les chances de décrocher un mandat à la députation sont réelles avec la candidature du coordinateur du Cnapest, Nouari Laribi.

SANS SURPRISE AU RND

Le RND était le premier à avoir bouclé cette opération. Le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, a donné son aval pour la liste locale il y a au moins une dizaine de jours. Aucune surprise dans la composition de l’équipe qui affrontera le suffrage universel. Si pour cette élection le RND a misé sur des hommes d’affaires dans plusieurs wilayas, à Constantine cette devise n’a pas été de mise. On a reconduit le député sortant, Abdelkrim Chenini. Le profil de ses colistiers varie entre élus locaux et cadres. Ouyahia a veillé à ce qu’il n’y ait aucune voix discordante. Il a fait le ménage quelques mois auparavant. Il a écarté le coordinateur de wilaya unanimement contesté et l’a remplacé par un consensuel pour s’assurer une joute électorale prometteuse.

Pour sa part, l’Alliance verte est en mauvaise posture. Le parti TAJ de Amar Ghoul n’a plus de représentation à Constantine. En mai 2016, les membres locaux ont démissionné collectivement en raison de désaccords majeurs intrinsèques avec leur chef de file. La formation de Louisa Hanoune se maintient, quant à elle, depuis plusieurs mandats. La liste du Parti des travailleurs sera drivée par le président de la commission transport et travaux publics au sein de l’APW, Chelghoum Hichem.

Date:05/03/2017 

Author: Naima Djekhar

Source: http://www.elwatan.com/actualite/abdelmalek-boudiaf-tete-de-liste-fln-a-constantine-05-03-2017-340567_109.php