Les dépenses importantes de l'ISIE

Fuente: 
Huffpost
Fecha de publicación: 
12 Mar 2018

Selon Barr Al Aman, le coût de l'encre n'est pas si dérisoire que ça, bien que le président de l'ISIE, Mohamed Tlili Mansri avait nié quelconques problèmes financiers à l'origine de cette décision, évoquant d'autres raisons selon lui "objectives".

En 2011, l’encre électorale a coûté près de 678 mille dinars à l'état (25000 flacons), selon un rapport de l'ISIE relatif au déroulement des élections, publié en février 2012.

Quant aux élections législatives et présidentielles de 2014, l'encre électorale avait coûté un peu moins que les élections de 2011, atteignant la somme de 620.951 dinars, d'après le rapport financer l'Instance de l'année 2015.

Toujours dans les dépenses de l'ISIE, "Barr Al Aman" affirme que l'instance a dépensé près de 38 mille dinars en frais de douane, pour des marchandises qui ne sont jamais entrées sur le territoire car, selon l'association, celles-ci étaient destinées à des bureaux de vote à l'étranger. L'ISIE aurait également payé à la douane environ 21 mille dinars en pénalités de retard, selon un rapport de la Cour des comptes sur la gestion financière de l'ISIE.

Le rapport accablant de l'association montre des dépenses énormes de la part de l'Instance, ce qui l'aurait probablement poussé à renoncer à l'usage de l'encre, chose que confirme Farouk Bouaskar, membre de l'Instance, qui a déclaré à l'agence TAPque "la décision de l'Instance d'annuler l'usage de l'encre indélébile est due à son coût élevé".

Toujours selon "Barr Al Aman", aucun budget n'a été prévu pour l'encre lors des prochaines municipales, et cette décision daterait de 2016, si l'on en croit l'association. En effet, celle-ci avance, citant l'ancien président de l'ISIE, Chafik Sarsar, que l'Instance constitutionnelle aurait volontairement écarté l'encre électorale du budget présenté à l'ARP, et que la question est mise sur la table depuis 2014, selon Chafik Sarsar cité par "Bar Al Aman".

Pour l'association, la décision prise par l'ISIE est pleinement réfléchie et a été approuvée par les élus, estimant que le fait d'omettre le budget de l'encre électorale dans la loi de Finances 2018, adoptée par les élus eux mêmes, en est la preuve.

De son côté, l'instance a catégoriquement démenti que l'annulation de l'usage de l'encre électorale puisse conduire à fausser les résultats des élections municipales ou être interprétée comme un renoncement de l'ISIE aux principes de transparence et
d’intégrité du scrutin.

L'association ATIDE n'a également pas caché son appréhension pour cette décision, estimant que l'annulation de l'usage de l'encre indélébile "peut ouvrir la voie au double vote".

Taieb Khouni

http://www.huffpostmaghreb.com/2018/03/12/renoncement-encre-bleu-is_n_19...