Charte des partis politiques : A la loupe

Fuente: 
Maliactu
Fecha de publicación: 
10 Abr 2014

La fondation Centre malien pour le dialogue interpartis et la démocratie (CMDID) a organisé hier au Grand hôtel une journée d’échanges sur les forces et les faiblesses de la charte des partis politiques. La rencontre était présidée par le chef de cabinet du ministère de l’Administration territoriale, Chienkoro Doumbia, et s’est déroulée en présence du président du CMDID, Seydou Nourou Keïta, des représentants des partis politiques et de la société civile. Le directeur exécutif de la fondation, Moumouni Soumano, en assurait la modération.

Règlementé dans un premier temps dans les années 1991 par ordonnance n°91-075/P.CTSP du 10 octobre 1991 portant charte des partis, le cadre de définition et de fonctionnement des partis politiques sera déterminé plus tard en 2000 par une loi qui a été modifiée en 2005 pour permettre le financement public des partis politiques. La charte des partis, a rappelé Seydou Nourou Keïta, représente un document juridique consensuel qui détermine la création, l’organisation, le fonctionnement, le financement des partis ainsi que les conditions de suspension de leurs activités et de leur dissolution. Ce document, soulignera t-il, donne la substance même du cadre légal des partis politiques au delà de l’énonciation de principes démocratiques. Se référant à la date d’adoption de la charte en vigueur et tirant les enseignements utiles des événements douloureux que notre pays a connus avec des changements importants symbolisés par la participation record aux élections présidentielles, Seydou Nourou Keïta estime opportun que les acteurs politiques ouvrent le débat sur le cadre qui définit leur organisation et fonctionnement dans le but de contribuer à corriger les faiblesses du fait politique et d’en consolider les acquis.

Ce débat se justifie d’autant plus que de nombreux rapports aussi bien nationaux qu’internationaux, durant les différentes joutes électorales de 2013, ont relevé des insuffisances dont la prise en compte peut contribuer à consolider notre processus démocratique. Comment améliorer la perception de la chose politique ? Quelles mesures initier contre la pratique du « nomadisme politique »? Comment assurer une lisibilité des partis politiques au niveau national ? Comment rationnaliser le financement public des partis en rapport avec les dépenses non plafonnées des campagnes électorales ? Comment y insérer les questions de prise en compte du genre ?

La prise en compte de ces questions nécessite une analyse judicieuse de la charte afin de faire des propositions utiles. Pour Chienkoro Doumbia, la construction d’un processus démocratique intègre l’évaluation de la mise en oeuvre de ses instruments, afin de les adapter à l’évolution du contexte sur la base des leçons apprises par les acteurs. L’initiative de la fondation CMDID, selon lui, s’inscrit dans cette logique et s’analyse comme la résultante de questionnements pertinents après les événements douloureux que notre pays, vient de traverser.

Au delà des échanges, la journée a contribué au renforcement du cadre d’échanges entre les partis politiques pour l’élaboration d’instruments juridiques capables de prendre en compte l’évolution de notre processus démocratique. Le rôle important, sinon indispensable que jouent les acteurs politiques explique la nécessité de veiller à ce que le cadre institutionnel et juridique d’exercice de ces derniers reflète l’évolution du contexte global. Dans ce sens, une volonté politique participative peut contribuer et soutenir l’élaboration de textes consensuels pour l’ancrage de la démocratie.

 

 

Autor: S. DOUMBIA

Source/Fuente: http://maliactu.net/charte-des-partis-politiques-a-la-loupe/