Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a-t-il à son service une bonne cellule de communication? Beaucoup se pose la question, avec la multiplication des maladresses enregistrées ces derniers temps au niveau de ce service de la Présidence où le premier réflexe est désormais celui de répondre aux critiques faites au pouvoir et dans la posture d’un justicier…
La preuve la plus édifiante de cet état d’esprit a été donnée, d’abord avec la démission du Premier ministre Oumar Tatam Ly, dont le départ fut suivi par une vaste campagne de dénigrement et d’attaque (de sa personne) émanant de la part de la cellule de communication de la présidence.
Ce fut ensuite le cas, il y a quelques jours avec l’affaire Tomi parue dans le journal français Le Monde. Un journal qui a fait des révélations compromettantes à l’encontre du président IBK, notamment les liens d’amitié qu’il est supposé entretenir avec cet homme d’affaires de la mafia qui se trouve depuis un certains temps dans le viseur des services de renseignements français.
L’article de Le Monde a-t-il été paru, qu’au niveau de la cellule de communication de la présidence, des gens ont cru devoir mettre leur plume à contribution pour démonter les révélations rapportées par le journal français. Un démenti sous la forme d’un article de presse (qui est resté invariablement le même, avec le même titre, le même chapeau, le même contenu) a été écrit et publié chez plusieurs confrères. Ce qui n’a pas manqué de susciter étonnement et interrogations chez de nombreux lecteurs….
Quelques semaines après cette affaire Tomi (qui reste toujours vivace dans les mémoires) voilà que la cellule de communication de la présidence, se signal à nouveau par une (nouvelle) bourde, qui intervient, cette fois, à la suite d’un document publié, la semaine dernière par le PARENA sous le titre : «IBK, 7 mois après le Mali dans l’impasse».
Suite à ce document qui a profondément bouleversé et choqué l’entourage du chef de l’Etat, la cellule de communication de la présidence (logée dans les locaux du palais de Koulouba et animée par certains cadres du RPM) a pris la décision de répondre à ce qui est considéré comme une attaque. Sauf que c’est dans l’entourage même du chef de l’Etat qu’on retrouve les premiers qui se sont plaints de la piètre qualité du document émanant de la cellule.
En effet, depuis l’extérieur où il trouait, Mahamadou Camara, ministre de l’économie numérique de l’information et de la communication, qui était précédemment directeur de Cabinet de la présidence, s’est insurgé contre la démarche utilisée pour répondre au PARENA.
Dans une correspondance qu’il a envoyée au Directeur de la Communication de la présidence, le ministre ne cache pas sa déception. L’ancien directeur de cabinet de la présidence, journaliste d’une expérience avérée, n’est pas allé par quatre chemins. Voilà ce qu’il écrit dans sa lettre dont le contenu a été rapporté par notre confrère L’Indépendant : «Je prends le train en marche…Je n’ai pu t’envoyer les éléments car absent de Bamako. J’avoue que tout ce que j’ai lu ne me convient pas. Le document du PARENA est structuré, construit. Apparemment ce n’est pas un travail fait à la va vite pendant 48h…Dans notre document, c’est le cas et ça se voit. On réagit comme une bête blessée, comme si on avait fauté».
Pour le ministre Camara, sur cette affaire, le document produit par la cellule de communication de la présidence n’apporte pas satisfaction et à la limite laisse entiers les doutes soulevés.
Il fallait, écrit t-il, répondre sur le fond et ne pas passer son temps à attaquer le bonhomme. «Par exemple, pour l’avion, je te dis depuis des semaines qu’il faut expliquer, justifier ; on a rien à cacher. Idem pour la gestion du Nord», a indiqué le ministre Camara.
Source/Fuente: http://maliactu.net/presidence-de-la-republique-un-membre-du-gouvernemen...
