Déclaration de Politique générale du gouvernement devant l’AN : Le 2ème round s’annonce sous des bons auspices !

Fuente: 
Maliactu
Fecha de publicación: 
02 Mayo 2014

C’est en principe ce matin que les élus de la nation se prononceront sur la Déclaration de Politique générale du gouvernement faite mardi dernier par le Premier ministre Moussa Mara. Un document qui prend en compte l’ensemble des aspects des besoins des Maliens dans un contexte où le pays se remet peu à peu d’une crise multiforme qui l’a durement secoué.  Renforcement des institutions, révision de la constitution, sécurité, réconciliation nationale, école, émergence économique, infrastructures de développement, développement social, accès aux infrastructures de bases, santé, eaux potables, énergie etc…Brefs, tous les volets touchant les besoins des Maliens ont été pris en compte dans cette déclaration qui a reçu un standing ovations des députés de la majorité. Pour dire que Moussa Mara et son gouvernement  n’ont pas à se plier en quatre pour convaincre les élus ce matin à l’hémicycle.

 

Cette déclaration de politique générale du gouvernement, comme présentée par le PM, Moussa Mara donne une seule et importante impression : la grandeur d’esprit des gouvernants actuels.

Un programme très ambitieux  dont la mise en œuvre efficiente permettra,  à coup sûr, de changer l’image du Mali en 5 ans. Mieux, de le mettre dans le cercle restreint des pays émergents.

Pour la simple raison que, le Premier Ministre Mara a lui-même su la mettre dans son vrai contexte. Lorsqu’il déclara que : « Jamais dans notre histoire récente, les Maliens n’ont eu aussi peu confiance en eux-mêmes et en leur pays. Du militaire dépenaillé qui fuit devant  l’adversaire, au jeune diplômé, expert en trafics de tout genre en passant par l’agent de l’Etat qui pille les faibles ressources de l’Etat à son seul profit. Sans parler du directeur qui remplit son service de militants incompétents ou encore le commerçant trompant les impôts ou la douane, d’autant plus facilement que certains agents sont complices. Chacun veut tirer la couverture à lui, quitte à la déchirer, au détriment des plus faibles. » Et de préciser que l’action publique qu’il va conduire sera orientée par une vision, soutenue par des objectifs clairs et basée sur des initiatives précises.  Une vision qui permet d’anticiper, de prévoir les cas de figure et de s’ajuster en fonction des événements et des cas de force majeure.

Il s’agit de mettre l’accent sur la vision à tracer vers le Mali émergent, le Mali définitivement à l’abri des soubresauts et qui pourra envisager l’avenir avec sérénité avec  le Malien enfin confiant en lui-même et en ses potentialités.

Rien que pour ça, aucune velléité opposante ne doit barrer la route à cet ambitieux programme qui se propose de prendre en charge les priorités du Président de la République à travers le renforcement des institutions et l’approfondissement de la démocratie, la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens, le redressement de l’école, la construction d’une économie émergente et la mise en œuvre d’une politique active de développement social.

Un programme déjà commencé depuis  sept mois avec des résultats significatifs. Au nombre desquels, nous pouvons citer, entre autres, la normalisation institutionnelle, la forte présence de notre pays sur l’échiquier international à travers un pouvoir légitime, animé par un Président actif, visible et portant haut la voix du Mali. S’y ajoutent, la restructuration engagée des forces armées et de sécurité avec une unicité de la chaine de commandement, une hiérarchie militaire clairement sous l’autorité du pouvoir politique et un déploiement progressif sur le théâtre des opérations, restauration de l’ordre et de la discipline dans les casernes … Sans oublier l’amélioration sécuritaire sur le territoire et particulièrement au Nord, avec le  retour progressif des réfugiés, le redéploiement croissant de l’ensemble de l’administration au Nord et la normalisation des relations avec les partenaires techniques et financiers.

Une lutte farouche contre la corruption !

Après 48 heures de lecture de ce précieux document, les députés ont du apercevoir la détermination avec laquelle, le régime actuel entend combattre la corruption. Surtout quand le premier ministre,  Moussa Mara a eu à le dire qu’aucune Nation ne peut se développer tant que le tissu économique, social, voire politique, est gangrené par la corruption et l’impunité.

Selon lui, la corruption a atteint un état critique au Mali. Une situation face à la quelle, le chef de l’Etat a mis la lutte contre la corruption au cœur de ses préoccupations en décrétant l’année 2014 « année de la lutte contre la corruption ».

Aussi, il a promis que son gouvernement intensifiera la lutte contre la corruption et la délinquance financière avec la soumission prochaine au débat et au vote du projet de loi sur l’enrichissement, la création d’un organe central chargé de la coordination de la lutte contre la corruption et les infractions connexes, et la mise en place d’un système de recueil et de traitement des informations fournies par les citoyens qui disposeront de plusieurs canaux de dénonciation et d’information des services en charge de la lutte. Sans compter que  les moyens humains et opérationnels de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) seront renforcés afin de mieux utiliser les réseaux financiers pour traquer et débusquer les attitudes financières malveillantes.

Concernant la justice, Moussa Mara a indiqué que l’institution judiciaire sera réhabilitée afin de promouvoir et de  garantir une justice forte, impartiale et de qualité au service du citoyen à travers le renforcement du contrôle et de l’inspection du personnel judiciaire, la formation continue des magistrats, la généralisation des TIC dans le fonctionnement de la justice, la promotion de la transparence et de l’accès aux décisions de justice, l’amélioration des conditions de travail du personnel de justice, l’augmentation du nombre de juridictions, le renforcement des organisations de la société civile pour garantir les droits des citoyens et la mise en œuvre de la nouvelle carte judiciaire.

L’opposition gratifiée !

Selon Moussa Mara, après plus de vingt ans de pratique démocratique, il est devenu nécessaire d’améliorer notre loi fondamentale en corrigeant  ses faiblesses.

« Nous disposons de la matière pour engager un processus devant aboutir à une réforme constitutionnelle permettant d’améliorer de manière significative notre système institutionnel et démocratique. Le Gouvernement engagera bientôt le processus devant conduire à cette réforme et l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile, de l’administration ainsi que toutes les forces vives seront associés à cet exercice. La révision interviendra suffisamment tôt au cours du mandat du Président pour ne pas subir les aspérités et autres interprétations liées aux perspectives d’élections. », a promis Mara.

Qui poursuit que  le projet de statut de l’opposition sera examiné pour être revu selon les exigences démocratiques.  Car  notre pays a besoin d’une majorité qui gouverne et une opposition protégée et mise dans ses droits pour s’opposer librement.

La presse n’a pas été occultée par Moussa Mara qui estime que c’est un segment majeur de la démocratie. Elle sera soutenue et son indépendance sera garantie, son professionnalisme aussi, motivation principale de la grande école de journalisme en cours de création. S’y ajoutent, l’édification de grands groupes de presse, à capitaux privés, et le renforcement de l’organisation de la profession vers et de moyens, plus une régulation et une autorégulation fortes.

Au centre des débats de ce matin, la situation du nord occupera une place de choix. Or, dans sa DPG, le PM a promis la conclusion d’accord de paix inclusif et définitif. Pour ce faire, le chef de l’Etat a mandaté l’ancien Premier ministre Modibo KEITA, pour conduire les discussions devant aboutir à cet accord. Cette personnalité reconnue aura à sa disposition une équipe technique composée d’experts chevronnés des questions du nord, qui l’appuieront dans sa mission, a-t-il affirmé.

Suivra  la conduite d’un processus effectif et continu de cantonnement, de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants reconnus comme tels.

Ce qui a attiré  les attentions le mardi dans les propos de Mara, c’est sa déclaration qu’aucun déserteur de l’armée et des autres forces ne sera repris en tant que tel. En revanche qu’il sera prévu des moyens de réinsertion pour tous les combattants reconnus comme tels à travers les critères objectifs définis d’accord parties et avec l’accompagnement des partenaires du processus.

Qu’il s’agira aussi de remettre en état l’outil de production, les services de base et créer les conditions d’un retour significatif des déplacés et réfugiés. Ce sont 110 milliards de FCFA qui sont prévus pour cette étape afin que les 300 000 réfugiés et déplacés cumulés qui ne sont pas encore rentrés soient persuadés de le faire.

Guérir l’école, la grande malade constitue une grande préoccupation de ce gouvernement, dont les stratégies ont été développées à cet effet. D’où la construction de  448 salles d’activités dont 336 jardins d’enfants. En plus d’un vaste plan de réhabilitation, reconstruction et d’équipements avec la construction et l’équipement de 20 blocs scientifiques, la  dotation de 105 centres d’animation pédagogique en kits de laboratoire, la création, chaque année, de 1189 salles informatiques, la dotation, chaque année, de 3 567 écoles fondamentales en kit de matériel d’expérimentation en mathématiques et en sciences et en malles scientifiques. Cela pour inverser la tendance actuelle qui voit 20% de scientifiques pour 80% de littéraires dans nos ordres d’enseignement. Mais aussi la construction de 15 lycées publics, la réhabilitation de 100 classes, la construction et l’équipement de salles polyvalentes dans 78 lycées publics, le développement de 10 filières porteuses dans les domaines industriels et agro sylvo pastoraux intégrant les technologies d’information et de communication, la construction de 3 instituts de formation professionnelle à vocation agropastorale, de 2 à vocation industrielle, la construction ou l’équipement de lycées techniques, la réhabilitation du centre de formation professionnelle d’assistance à l’artisanat de Gao. Et de nouvelles infrastructures universitaires

Réalisation d’importantes infrastructures économiques

Dans le domaine de l’Equipement et des Transports, le Gouvernement  achèvera ou engagera les travaux de construction de la route Goma-coura-Nampala-Léré-Niafunké-Goundam-Diré-Tombouctou, de l’Autoroute 2×2 voies Bamako-Ségou ; de la route du poisson ; de la route Gao – Bourem – Taoussa ; la route de l’Avenue de l’An 2000 à Ségou ; l’Aménagement en 2×2 voies de la section Ségou-San de la RN6 ; l’échangeur au carrefour de Markala ; la route Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière Côte d’Ivoire ; la section Tour d’Afrique-Yirimadio de la RN 6, la voie reliant le 3èmePont à la RN6 avec la construction d’un échangeur au carrefour de la RN 6, la route Gao –Bourem- Kidal- frontière algérienne. L’aménagement de plateformes logistiques et de ports secs sur chaque corridor régional accompagnera idéalement les infrastructures routières. Et la recherche de financement pour la réalisation de nombreux projets routiers à savoir Ansongo-Ménaka-Andéramboukane ; Kidal-Ménaka ; Tombouctou-Douentza ; Didiéni-Goumbou-Nara-Frontière Mauritanie ; l’Aménagement en 2×2 voies de la route Sikasso-Zégoua ; Bamako-Koulikoro avec le Pont de Kayo et ses voies d’accès, la construction et le bitumage Tien (rive droite du fleuve Niger)-Gouni-Zantiguila sur la RN6 ; la Voie de contournement de l’aéroport Ambodédjo de Mopti ; la Bretelle Katélé (RN7)-Kadiolo-Zégoua,l’aménagement de 10 km de voiries urbaines dans la localité de Kadiolo ; la construction et le bitumage du tronçon malien de la route régionale Kayes-Aourou-Frontière Mauritanie ; la Voie de ceinture Ouest de la ville de Koulikoro ;  la construction et le bitumage de Bougouni-Manankoro-Frontière Côte d’Ivoire ; la reconstruction du Pont de Kouoro Barrage sur la RN11 (Sikasso-Koutiala) ; la construction et le bitumage de Somadougou-Wô, Macina-Diafarabé-Ténenkou, Sandaré-Nioro ; la réhabilitation de Koutiala-Koury-Frontière Burkina ; la construction en terre moderne de Tombouctou-Taoudénit ; la reconstruction du pont ferroviaire de Bagoungo. Il s’agira d’assurer le désenclavement intérieur de notre pays et de faire en sorte que chaque cercle de la République puisse être accessible par voie goudronnée.

Parallèlement, le Gouvernement intensifiera la recherche des financements nécessaires à la poursuite des travaux de modernisation de l’Aéroport de Bamako-Sénou (engagement de 10 milliards de FCFA déjà obtenu de la BID); à la construction de l’aérogare de Mopti et des aéroports de Kidal et de Taoudénit ; à la démarcation de la frontière Mali-Sénégal et à l’entretien d’environ 6 000 km de pistes en zones CMDT et OHVN.

D’autres efforts seront consentis dans les domaines de l’énergie, de l’eau et de la lutte contre la pauvreté. Bref, toutes les préoccupations des populations sont prises en compte dans cette déclaration de politique générale du gouvernement sur laquelle les députés vont se prononcer ce matin. Mais d’ores et  déjà, une chose est évidente : cette déclaration a reçu un accueil favorable chez  la majorité de la classe politique, de la société civile. En un mot, la majorité des forces vives de la nation se sont retrouvées dans cette déclaration. Ce qui augure certainement une bonne chose pour ce gouvernement dirigé par Moussa Mara.

 

Autor: Georges Diarra

Source/Fuente: http://maliactu.net/declaration-de-politique-generale-du-gouvernement-de...