Entorse au principe de la séparation des pouvoirs : Quand les députés de la majorité deviennent des auxiliaires de la Primature

Fuente: 
Mali Web
Fecha de publicación: 
25 Jun 2015

Les fameux députés du RPM et leurs alliés de la majorité présidentielle n’ont pas joué leur rôle de représentation du peuple lors de la présentation de la DPG du Premier ministre Modibo Keïta. Le «Nous» des députés RPM et les allies  a pris la place de la  mission principales de nos chers députés de la majorité.

En vertu de la démocratie fondée sur le principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs constitutionnels, le peuple s’attendait des députés aussi bien de l’Opposition que de la majorité à pousser le premier ministre jusque dans ses derniers retranchements. Car aucune œuvre humaine ne saurait être parfaite.

Faut-il le rappeler, la déclaration de politique générale  est l’une des grandes occasions pour un député de jouir de sa légitimité et de son pouvoir de contrôle de l’action gouvernementale pour apporter sa petite contribution  à l’élaboration d’un document répondant aux préoccupations des citoyens qu’il représente. Approuver les points qui méritent cela, faire des observations, critiquer s’il le faut des propositions et même des recommandations. Voilà comment les députés de toutes les tendances devraient se comporter  face au Premier ministre. Mais ceux de la majorité présidentielle se sont presque substitués au Premier ministre en défendant bec et aigle son document. Or, selon les observateurs avertis de la chose politique, ce dernier dispose de la capacité intellectuelle à défendre son document plus que ces députés, auxiliaires de la primature. Ils ont dévoyé leur rôle en se substituant à l’exécutif pour défendre la DPG du Premier ministre et  chacun d’eux a pris un volet du document qu’il était chargé de développer, comme si la DPG était écrite en parfaite intelligence avec eux. C’est un coup de poignard porté à la démocratie.

Si les députés doivent expliquer le document de la déclaration de politique générale à la place du Premier ministre, en détaillant aspect par aspect, il y a de quoi s’inquiéter de l’utilité de l’Assemblée nationale dans une démocratie. Ils peuvent défendre la DPG mais ne pas se substituer au Premier ministre.

Où est alors l’indépendance de la deuxième institution de la République vis-à-vis du pouvoir exécutif, s’interrogent les observateurs ?  On se rappelle encore que sous le premier mandat d’ATT, c’est le même IBK, quand il était au perchoir, qui rappelait  aux députés de la troisième législature  qu’il n’y a pas de mandat impératif pour rabattre le caquet à ceux qui tentaient de sortir du cadre réglementaire lors des interventions. Mais, aujourd’hui, on peut dire librement «Nous les députés du RPM ou les députés de la majorité »  sans risque d’être dérangé. Comme si leur mandat se résume à la défense du pouvoir et non au peuple  auprès duquel ils obtiennent leur légitimité. Selon toute vraisemblance, cette législature n’est que l’ombre d’elle-même.

 

Source: http://www.maliweb.net/politique/assemblee-nationale/entorse-au-principe...