Loi électorale : les débats se poursuivent... en attendant la nouvelle formule composite de Bassil

Fuente: 
L'Orient Le Jour
Fecha de publicación: 
10 Mar 2017

Le président de la République, Michel Aoun, semble de plus en plus déterminé à ce qu'une nouvelle loi électorale soit votée. S'exprimant hier devant l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, le chef de l'État a réitéré son refus de signer le décret de convocation du collège électoral conformément à la loi de 1960 (en vigueur). Et à l'heure où Michel Aoun multiplie ses incitations pour aller de l'avant dans l'adoption d'un nouveau code électoral, les formations politiques poursuivent leurs débats en quête d'un texte.

C'est dans ce cadre que Fady Karam, député des Forces libanaises du Koura, a déclaré hier à l'agence d'information al-Markaziya qu'une nouvelle version de la formule composite (mêlant les modes de scrutin majoritaire et proportionnel) verra le jour prochainement. Tout en se disant « confiant » qu'un nouveau code électoral sera adopté, M. Karam a fait savoir que les débats portent actuellement sur le volet technique du nouveau texte. Un proche du chef des FL, Samir Geagea, se veut plus précis. « La nouvelle formule mixte dont il est question est celle que devrait présenter le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil », indique-t-il à L'Orient-Le Jour, avant de faire état de « l'optimisme » de sa formation quant à la possibilité d'une prochaine adoption d'une loi électorale. Il en veut pour preuve le panier de nominations sécuritaires avalisé mercredi en Conseil des ministres. « La dernière séance gouvernementale montre que le mandat est toujours aussi enthousiaste et tient promesse dans les accomplissements », souligne le cadre FL, assurant que « le nouveau code électoral sera discuté prochainement en Conseil des ministres, dans la mesure où un échec dans ce domaine serait un camouflet pour la présidence ».

 

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En dépit de son optimisme, le cadre FL ne manque pas de renvoyer la balle dans le camp du Hezbollah. « À travers son appui à la proportionnelle intégrale, le parti chiite entrave l'adoption du code électoral », explique-t-il, avant d'ajouter : « La formation de Hassan Nasrallah plaide pour un code qui permettrait à ses alliés sunnites d'être représentés à l'hémicycle, d'une part, et qui réduirait l'influence du tandem CPL-FL, d'autre part. Mais personne ne peut garantir l'appui des FL, du courant du Futur et du Parti socialiste progressiste à un tel texte. »

Tout en assurant que la formation de M. Geagea est toujours attachée à la dernière version de la formule composite, c'est-à-dire celle axée sur le projet présenté par Gebran Bassil (et finalement abandonné par la commission quadripartite CPL-Futur-Amal-Hezbollah) avec les amendements proposés par les FL pour calmer les appréhensions de Walid Joumblatt, ce cadre estime que les contacts menés actuellement en matière de réforme électorale ne font que préparer les débats qui devraient avoir lieu en Conseil des ministres.

 

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Le pessimisme du PSP
Tout comme les FL, les proches de Michel Aoun sont de plus en plus déterminés à ce que le mandat voit la mise sur pied d'une loi électorale. Interrogé à ce sujet par L'OLJ, Nicolas Tuéni, ministre d'État contre la corruption, fait valoir que « le président Aoun n'acceptera pas l'échec des efforts destinés à voter un nouveau code électoral ». « Nous sommes prêts à discuter de toutes les formules et nous ne nous opposons qu'au maintien de la loi de 1960 », assure le ministre, expliquant que « le président de la République est en faveur de tout ce qui serait à même d'assurer la bonne représentation de tous, y compris les minorités », a-t-il dit.

Du côté de Moukhtara, on n'est pas aussi optimiste. Ramy Rayès, responsable de l'information au sein du PSP, a exclu hier toute possibilité d'une prochaine entente sur la formule électorale.
Dans un entretien accordé à al-Markaziya, M. Rayès a souligné l'importance de la tournée du PSP auprès des formations politiques et des pôles religieux du pays, dans la mesure où elle a permis au parti de M. Joumblatt d'expliquer son point de vue concernant la législation électorale. Selon le responsable, « nous avons présenté des idées pour sortir de l'impasse, mais les partis politiques ont campé sur leurs positions respectives ». « Cela prouve que le nœud n'est pas chez nous, mais chez les autres, dont les demandes sont contradictoires », a ajouté Ramy Rayès.

Date: 10/03/2017

Author: Yara Abi Akl

Source: https://www.lorientlejour.com/article/1039787/les-debats-se-poursuivent-en-attendant-la-nouvelle-formule-composite-de-bassil.html