Opposition malienne : La grande muette
On les voit mais on ne les entend pas. Ceux qui se sont proclamés opposants sont-ils devenus subitement sourds et muets ?
On les voit mais on ne les entend pas. Ceux qui se sont proclamés opposants sont-ils devenus subitement sourds et muets ?
Des ministres de la République, membres du parti présidentiel, semblent engager dans une politisation à outrance de l’administration.
A cet effet, des listes d’agents à placer sont dans toutes les directions. Et certains directeurs, en privé, critiquent les méthodes pressions de leur ministre de tutelle. Voici le changement promis aux maliens. Mais quand la famille se sert, les autres ne sont pas priés.
Après les élections législatives de 2013 et la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale, l’opinion nationale s’attendait à un changement de gouvernement pour tenir compte de la nouvelle configuration du paysage politique. Mais le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, en a décidé autrement. Il compte maintenir en place cette équipe gouvernementale. Conséquences : le Mali peine à sortir de la crise économique et sécuritaire, et les Maliens ne se font guère d’illusion quant à la capacité de changer la donne.
Sept mois après sa défaite à l’élection présidentielle de 2013, Dramane Dembélé est sorti de son mutisme. A cette fin, le candidat malheureux de l’Adema Pasj à l’élection présidentielle du 28 juillet dernier a accordé une interview à notre confrère de “Les Echos” dans laquelle l’intéressé dit tout sans faux-fuyant.
Depuis l’ajournement du remaniement ministériel, les ministres ont déterré leur hache de guerre. Au point que le chef serait intervenu pour départager les protagonistes. Ainsi, il a mis fin à la guéguerre qui opposait le Premier ministre et le secrétaire général du RPM. Cette prise de position du président IBK en faveur de son Premier ministre est perçue comme une gifle pour les militants des tisserands.
Dans un communiqué de presse relatif au report des élections communales, le bureau politique national de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (Cnas-Faso Hèrè) dit avoir pris acte de la décision du Gouvernement de proroger de
Le président de l’institution, l’honorable Issiaka Sidibé veut conscientiser les députés dans ce sens. Lors de la séance plénière d’hier, le titulaire du perchoir a exigé un contrôle rigoureux des présences.
» On est venu ici pour travailler. Cela ne coûte absolument rien de répondre à haute voix présent. Cela fait marrer des gens. Si vous pensez qu’on est député pour s’amuser, cela ne sera pas le cas. Si on ne veut pas travailler comme digne représentant du peuple, on peut simplement démissionner « , a-t-il martelé.
Visiblement, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a du mal à contrôler ses proches collaborateurs.
En effet, selon des sources proches de la Présidence, l’atmosphère serait très tendue entre le Secrétaire général de la Présidence de la République, Toumani Djimé Diallo et le Chef de cabinet, Mahamadou Camara, à tel point que les deux hommes ne s’adresseraient plus la parole.
Longtemps attendu par les uns et les autres depuis la fin des législatives, le remaniement ministériel n’aura plus lieu avant longtemps. Ainsi l’a décidé le chef de l’Etat. « Je n’ai dit à personne que je rémanierai le gouvernement; vaquez donc à vos occupations au lieu de squatter les salons des marabouts ! », a dit le chef de l’Etat à quelques ministres.
Deux hommes pour deux missions différentes. Le PM, Oumar Tatam Ly pour un contrat de législature afin de former une majorité forte, de 122 députés, à l’Assemblée. Donc une large ouverture pour une base sociale solide. Mamadou Camara, Directeur de Cabinet du président, à travers une sortie hasardeuse et arrogante sabote le travail du premier. En affirmant haut et fort que l’actuel gouvernement et la majorité à l’assemblée sont en phase. Donc pas urgence à faire un remaniement, comme si les autres (alliés politiques) sont appelés pour observer et applaudir.
Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale le vendredi 7 mars 2014, le président de l’institution, l’honorable Issiaka Sidibé a annoncé sa volonté de contrôler la présence effective des députés avant tout processus de vote. Une mesure saluée par la plupart des représentants du peuple.