Vers la formation du nouveau Gouvernement post-législatives : La visite du Roi du Maroc fait différer l’événement

Source: 
Maliactu
Publication date: 
Feb 17 2014

Attendue le week-end qui vient de s’écouler, la démission du gouvernement Oumar Tatam Ly I n’a pas eu lieu du fait, selon des sources bien informées, de l’arrivée ce mardi de sa majesté le Roi Mohammed VI du Maroc à Bamako. Ce serait, analyse-t-on dans la haute sphère de l’Etat, faire preuve d’indécence et de manque d’égard à l’endroit du souverain chérifien que d’être dans les tractations pour la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, avec des ministres n’expédiant que les affaires courantes avant de recevoir ce » grand ami du Mali ».

Selon la pratique constitutionnelle bien établie, après les élections législatives et dès la mise en place du nouveau bureau de l’Assemblée nationale, le gouvernement démissionne et une nouvelle équipe gouvernementale est installée en tenant compte de la représentativité des forces politiques à l’Hémicycle. Si l’honorable Issiaka Sidibé, le titulaire du perchoir de l’Hémicycle, et ses collègues sont à présent bien installés à Bagadadji, plus d’un observateur attendait que le Premier ministre Oumar Tatam Ly remette la démission de son équipe au président de la République. L’événement était attendu durant le week-end qui vient de s’écouler, mais il nous est revenu que c’est le chef de l’Etat lui-même qui aurait demandé  au chef du gouvernement de surseoir à observer cette pratique pour laquelle la Constitution n’impose aucun timing.

Selon nos sources, Oumar Tatam Ly sera reconduit à son poste et donc, il n’y avait aucun suspense à entretenir en déposant la démission de son gouvernement alors même que le Mali attend, dans les prochains jours, l’un de ses plus grands hôtes, le Roi du Maroc. Ceci, d’autant qu’un gouvernement démissionnaire n’a plus toutes les prérogatives en termes de signatures de nouveaux engagements pour le pays. Or, la visite du Roi du Maroc sera l’occasion de conclure avec les autorités maliennes plusieurs conventions de coopération et de financement de projets dans divers domaines.

En clair, un ministre d’un gouvernement démissionnaire ne pouvant « expédier que les affaires courantes » n’a pas la légitimité requise pour signer des engagements comme ceux que les membres de la délégation marocaine vont nouer avec Bamako. C’est ce qui justifie la consigne du chef de l’Etat de différer la démarche du Premier ministre. Autrement dit, c’est probablement après la visite du souverain marocain que la procédure de la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale sera enclenchée.

Par ailleurs, il faut souligner qu’une partie de cette démarche avait été entreprise déjà par le Premier ministre, qui avait déjà rencontré certains leaders de la majorité présidentielle, dans la dynamique de la signature du » contrat de législature « . Lequel document avait scellé l’existence du groupe parlementaire Alliance pour le Mali (APM). C’est dans cette optique que les leaders de la CODEM et du CNID, respectivement Housséini Amion Guindo et Me Mountaga Tall avaient été annoncés comme pouvant entrer dans le prochain gouvernement. On peut donc noter que le patron de la cité administrative a certainement quelques idées sur l’esquisse de l’équipe qu’il présentera à IBK, qui a, comme le sait que trop, le dernier mot.

Mais, d’ores et déjà, il semble que la nouvelle équipe gouvernementale à mettre en place sera marquée sûrement par l’effacement total des réminiscences du coup d’Etat du 22 mars 2012. On murmure ainsi qu’il est quasi acquis que le ministre de l’Equipement, des transports et des infrastructures routières, le Général Abdoulaye Koumaré ne sera plus dans le nouveau gouvernement. Idem pour le général Moussa Sinko Coulibaly de l’Administration territoriale, tous les deux pressentis pour être entendus par le juge Yaya Karembé dans l’affaire de disparition de 21 bérets rouges. Si le premier a toutes les chances de devoir faire un tour chez le juge Yaya Karembé dans le dossier en cours sur l’assassinat des 21 bérets rouges (dont le charnier a été découvert à Diago), le second aura simplement pour péché mignon d’avoir été un « bon ministre » mais sorti des flancs d’une junte putschiste, trop peu fréquentable.

D’autres noms sont  également cités comme étant sur le départ. Il s’agit de Mohamed Aly Bathily, dont les décisions sont fortement décriées par les magistrats.

En revanche, certains ministres sont cités comme bénéficiant de préjugés favorables pour être reconduits. Il s’agit de la ministre de l’Economie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, dont plusieurs observateurs vantent la compétence et l’aisance dans le traitement des dossiers. S’y ajoutent les Soumeylou Boubèye Maïga (vaste chantier de réforme amorcé de l’armée), Abdel Karim Konaté, qui redynamise le secteur privé avec l’épineux dossier des commerçants occupants les rues et trottoirs. Nous y reviendrons.

 

Autor: Bruno D Segbdji

Source/Fuente: http://maliactu.net/vers-la-formation-du-nouveau-gouvernement-post-legis...