Bataille de leadership pour le contrôle du parti présidentiel : Qui de Bocari Tereta et de Oumar Tatam Ly va hériter d’IBK?

Source: 
Maliactu
Publication date: 
Feb 24 2014

Désireux de se libérer du fardeau du RPM pour mieux se dédier à sa fonction de président de tous les Maliens, IBK a jeté son dévolu sur un homme » discret et loyal « , le Premier ministre Oumar Tatam Ly pour lui confier son…héritage politique. Déjà les passe d’armes d’armes ont commencé avec le Secrétaire général Bocari Tereta, qui se voit dans l’habit de l’héritier présomptif.

C’est une lapalissade de dire qu’avec l’ascension de IBK à la tête du pays, donc au dessus de la mêlée partisane, son parti, le RPM, est confronté à une crise de leadership. Le parti du tisserand ressemble à un bateau en pleine mer sans un véritable capitaine à bord. N’en déplaise au Secrétaire général Bocari Tereta !

 Il a beau remuer ciel et terre pour contrôler la machine RPM, la vice-présidente Mme Kéita Rokiatou N’Diaye lui a fait un remarquable pied de nez en faisant invalider sa liste pour les législatives 2013 à Ténenkou. Cet épisode de désaveu du ministre du Développement rural et surtout Secrétaire général du RPM à Ténenkou n’était pas passé inaperçu. Ironie du sort, la liste présentée à Ténenkou par la vice-présidente et qui a eu l’onction du parti comportait un certain Abdrahamane Niang, un collaborateur du Premier ministre Oumar Tatam Ly. Pour la petite histoire, jusqu’à récemment, le Consultant et Conseiller Niang avait son bureau à la primature. Il est un ami de longue date du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita et était censé occuper le perchoir de l’Assemblée nationale.

Camouflet au locataire  de Koulouba

Le parti du tisserand, du moins son clan proche du bouillant Secrétaire général, tint à administrer un camouflet au locataire de Koulouba et à son Premier ministre et opta rapidement pour la piste Issiaka Sidibé. Mais avant cet épisode, le Premier ministre est à la manœuvre pour négocier un « contrat de législature « que le RPM signe aux côtés de dix autres formations politiques. Si Tereta voulait restreindre la liste des partis formant cette majorité présidentielle, le chef de l’Etat, via son Premier ministre, invita d’autres partis à s’allier aux tisserands. Tereta vit rouge et constata que les choses lui échappaient.

Le chef de l’Etat profita de certaines sorties pour mettre, pour une énième fois, les points sur les i. » Je ne dois ma présence à la tête du pays à aucun parti, aucun ! « . Une manière limpide pour IBK de dire qu’il n’a pas été élu par un quelconque mérite du RPM. Donc, le parti du tisserand  « ne le trimbalera pas » au risque de l’étouffer avec d’insatiables prétentions alors qu’il était sérieusement affaibli au point que, lors de la conférence régionale tenue à Koutiala en 2012, IBK criera : « Ai-je un parti oui ou non ? « , devant des cadres atterrés.

IBK : «Le PM a toute  ma confiance»

En effet, ce serait faire preuve de cécité intellectuelle que de ne pas comprendre que IBK a été élu président de la République non par le fait du RPM, mais par un sursaut national de tout un peuple. Et le locataire du palais de Koulouba veut en tirer toutes les conséquences. Or, quoi qu’il en pense, par un effet boomerang, son élection a redonné du poil de la bête à sa formation politique agonisante.

Et sa résurrection avec 70 députés à l’issue des législatives appelle à lui trouver une main sûre au gouvernail. Comment dans un pays qui sort à peine d’une instabilité chronique ne pas faire contrôler le parti majoritaire par le chef de cette majorité ? Et qui mieux que le chef du gouvernement est le patron de la majorité présidentielle aujourd’hui, surtout si le chef de l’Etat, lors des cérémonies de vœux de nouvel an à Koulouba, encensait ce banquier issu de la BCEAO que l’on dit doué d’une très grande capacité de travail ? IBK ne disait-il pas à cette occasion que Oumar Tatam Ly a toute sa confiance, qu’il est travailleur, discret et loyal ?

Comme son propre parcours de Premier ministre, devenu, par la volonté d’Alpha Oumar Konaré, président de l’ADEMA en 1994, ce qui avait fait partir le groupe Mamadou Lamine Traoré pour aller créer le MIRIA, IBK veut-il déjà hisser le fils d’Ibrahima Ly sur ses propres traces ? Certains observateurs le prophétisent volontiers.

Même s’il n’a pas l’expérience politique pour contrer les velléités de domination des caciques du clan Tereta, le fils de Madina Tall est potentiellement parti pour être hissé à la tête du parti du tisserand. On raconte qu’il avait, entre les deux tours des législatives, reçu et soutenu plusieurs candidats à la primature. Ceux-ci, devenus députés, lui vouent déjà une reconnaissance certaine et seraient disposés à aller au charbon avec lui. Parmi les ministres RPM, Oumar Tatam Ly a aussi ses affidés. Ce qui n’est pas pour déplaire à IBK, qui s’apprête à le remettre en scelle à la cité administrative, à présent que le Sa Majesté le Roi Mohammed VI a terminé sa visite à Bamako.

 

Autor: Bruno D Segbedji

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