Tentative de distraction du peuple malien à travers le journal Le Monde

Source: 
Maliactu
Publication date: 
Apr 03 2014

Depuis le 28 mars, date de la publication de l’article du journal Le Monde, intitulé «La justice sur la piste du parrain des parrains», les commentaires vont bon train. Certains applaudissent et poussent un ouf de soulagement. Au nombre de ceux-ci, il y aurait un certain Soumaïla Cissé, qui, selon le journal Le Républicain, dont le fondateur n’est autre que Tiébilé Dramé, son compagnon de circonstance, futle premier à s’exclamer, en ces termes «l’on m’accuse de détournement, ce n’est pas de moi qu’on parle dans Le Monde». Par ce procédé, Soumaïla Cissé jette l’anathème sur IBK, il se déculpabilise pour indexer un coupable, celui cité par Le Monde.

S’il existe un dirigeant politique malien qui doit savoir que citer quelqu’un dans un journal ne signifie pas sa culpabilité, c’est bien Soumaïla Cissé, lui qui a été accusé de détournements dans plusieurs affaires, notamment celle de la Cité administrative, qui abrite l’essentiel des départements ministériels, lorsqu’il était, dans les années 2000, super ministre en charge de l’Environnement, des Transports, de l’Urbanisme et de l’Habitat. Récemment encore, après sa double présidence à la tête de l’UEMOA, la presse sénégalaise l’avait accusé de détournement de forages destinés à certaines villes du pays.

Dans les deux cas, de nos jours, il n’y a eu aucune preuve pour étayer ces accusations, colportées ça et là pour faire mal à l’enfant de Niafunké. Aucune plainte n’a été portée contre lui, ni au Mali ni au Sénégal. Aujourd’hui encore, on parle du détournement par Soumaïla Cissé de l’argent des compressés, sans aucun support convainquant.

Celui qui se veut être chef de file de l’Opposition a vraiment assez d’expérience pour faire la part des choses, choisir entre la bonne graine et l’ivraie. Mais, vraisemblablement, Soumi a opté pour la politique politicienne, pour la démolition, la propagande, l’intox, en indexant IBK devant une foule nombreuse, à Paris, où il tenait un meeting.

Le fait qu’une personnalité soit citée dans une affaire, même si c’est par le journal Le Monde, une référence, ne signifie absolument pas sa culpabilité. Combien de personnalités françaises sont citées à longueur de journée par les journaux, mais finissent pour avoir un non lieu.

Mon Dieu! Rappelez-vous le suicide de l’ancien Premier ministre français Bérégovoy et la phrase de François Mitterrand, alors Président de la République: «On a livré l’honneur d’un homme aux chiens». A l’époque, c’est la presse française qu’il avait traité de chiens, parce qu’elle avait menti sur Bérégogovoy, lequel n’a pas pu supporter les ragots et a mis fin à ses jours.

Tout cela pour dire à ceux qui sont complexés par la presse française, notamment Le Monde, que ses écrits ne constituent ni la Bible ni le Coran, encore que notre confrère parle des soupçons sur Michel Tomi, qui est sous le coup d’une information judiciaire. Il n’a même pas encore été mis en examen pour qu’on puisse lui trouver des complices africains parmi les chefs d’Etat. Voilà ce que des confrères maliens n’ont pas compris et ont vite mis IBK sur le gril. Que non!

A l’instar de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, qui sait bien tirer les ficelles, doit se taire. Lui, également, sait bien que citer quelqu’un dans un dossier est loin d’être synonyme de culpabilité. En effet, après le sommet France – Afrique du Mali, dont il était Président de la Commission d’organisation, le contrôle des Services publics avait produit un rapport sulfureux, l’accusant de détournement et de mauvaise gestion. Le Président du PARENA, alors grand support d’ATT, était monté sur ses grands chevaux, pour se démarquer du pouvoir et réorienter la ligne éditoriale de son journal, Le Républicain.

Il s’est battu bec et ongles, en criant à la trahison et au complot, expliquant que le rapport qu’on lui avait remis pour le contradictoire était différent de celui remis à la justice. Il s’est battu politiquement et judiciairement, jusqu’à ce que le pouvoir classe le dossier sans suite, par le truchement du Procureur Sombé Théra. La suite, on la connait, avec le retour du PARENA dans la majorité présidentielle, avec à la clé un poste ministériel pour le bouillant PPR.

Toute cette démonstration pour dire, une fois de plus, que citer quelqu’un dans une affaire ne signifie pas sa culpabilité. En clair, aucune charge ne pèse sur IBK. Tout porte à croire que les Français n’apprécient pas sa fermeté vis-à-vis de Kidal, pour lequel Paris a un projet qu’IBK ne partage point.

Le MNLA, avec son extraordinaire machine de communication, encadré par l’Elysée, peut continuer sa randonnée en Russie et au Vatican, mais ne réussira jamais à distraire le peuple malien. Ceux qui, par des jeux politiciens, s’engouffrent dans cette voie, iront à Canossa.

Quant à IBK, il ne doit même pas tergiverser et poursuivre dans la voie qu’il s’est frayée, celle-là même dans laquelle les Maliens le reconnaissent. Il doit rapidement tourner la page du «parrain des parrains» pour se consacrer à l’essentiel: la paix au Nord, sans autonomie ni indépendance.

A suivre.

 

 

 

Autor: Chahana Takiou  

Source/Fuente: http://maliactu.net/tentative-de-distraction-du-peuple-malien-a-travers-...