Abdelaziz Belaïd a changé de dimension, depuis que les électeurs ont fait de lui le troisième homme de cette présidentielle.
Quasiment inconnu de la grande majorité des Algériens au début de la campagne, le natif de Merouana est parvenu avec peu de moyens et en s’appuyant sur quelques idées simples ou simplistes, comme le suggèrent certains, à s’installer dans le paysage politique algérien. «Notre programme a eu un grand écho auprès des Algériens. Nous sommes parvenus avec notre document à englober tous les secteurs et surtout à proposer des solutions réalistes aux problèmes que nous avons identifiés.»
Hier, lors de sa conférence de presse, l’homme a goûté au plaisir des sollicitations. Nombreux étaient ceux qui se pressaient pour venir le saluer. Des courtisans mais également certaines personnalités politiques qui accompagnaient Abdelmalek Sellal, qui tenait une conférence de presse. «Ils vont le prendre au sérieux maintenant, juge un membre de son staff de campagne. Il faudra dorénavant compter avec notre candidat et notre parti. Cette élection est le point de départ de notre conquête du pouvoir.» Si l’objectif du patron du Front El Moustakbal demeure le pouvoir, l’homme estime qu’il peut y parvenir sans trop se mouiller et en prenant bien soin de ne froisser personne.
Hier lors de sa conférence de presse, le candidat s’est encore une fois offert un véritable numéro d’équilibriste. «Nous n’avons pas détecté de fraude. Il y a eu quelques petits incidents dans certains bureaux de vote mais nous estimons que cette élection a eu lieu dans de bonnes conditions», a déclaré le candidat. Et d’ajouter : «Nous avons fait une campagne propre sans attaquer les personnes ni leur programme. C’est notre façon de faire de la politique et cela démontre que nous pouvons parvenir à obtenir de bons résultats sans tomber dans l’invective.» «Et maintenant ?» demandait un membre de la garde rapprochée du candidat.
Si le parti peut bénéficier de l’effet Belaïd, il va rapidement se retrouver confronté à choisir entre l’opposition au président de la République ou rejoindre la nouvelle alliance présidentielle. «Le plus dur pour nous commence, commente un proche du président du parti. Nous pourrons tenir notre ligne médiane encore quelques temps, mais nous devrons à un moment donné nous positionner.»
Autor: Salim Mesbah
Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/abdelaziz-belaid-le-plus-dur-nous-atten...
