L’opposition à la croisée des chemins

Source: 
El Watan
Publication date: 
Apr 28 2014

Divergences sur la sortie de crise entre Ali Benflis, candidat indépendant qui s’estime «spolié de sa victoire» à l’élection présidentielle du 17 avril, et le front du boycott.

La rencontre a duré trois heures, hier après-midi, au domicile de l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour. M. Benflis était accompagné d’une délégation composée des chefs des partis qui ont soutenu sa candidature et ceux qui ont appelé au boycott de l’élection. Etaient également présents le président du RCD Mohcine Belabbas, le responsable d’Ennahda, un représentant de Abdallah Djaballah et Abderrazak Makri du MSP.

Selon nos sources, les deux parties, qui partagent le même constat sur la situation politique du pays, n’ont pas pour autant pu se mettre d’accord sur la forme que prendra leur démarche pour imposer le changement en Algérie. Point de convergence donc. Tout le monde s’accorde à dire que le pays est en crise, que les institutions sont incapables d’assumer leur rôle constitutionnel et que l’opposition est frappée d’ostracisme.

Selon notre source, trois formules de sortie de crise ont été mises sur la table : la conférence nationale, le mandat de transition et la transition-programme. Divergence : si le front du boycott qui s’est dégagé avant l’élection présidentielle du 17 avril semble avoir opté pour la première solution, c’est-à-dire la conférence nationale pour la transition démocratique, Ali Benflis et ses partisans ne sont pas sur la même longueur d’onde. Son entourage révèle que le candidat indépendant, qui a salué la démarche, considère que «la conférence nationale ne peut pas constituer une solution». Selon lui, «le pouvoir n’est pas prêt à faire des concessions». La solution, estime Ali Benflis, «est bien le retour à la légitimité par le peuple», autrement dit le retour aux urnes.

Bien que divergentes sur la forme que devrait prendre le changement politique, les deux délégations se sont mises d’accord sur le diagnostic.
Pas seulement. Elles se sont entendues sur le respect des spécificités de chaque démarche et surtout sur un code de bonne conduite instaurant le respect mutuel ; une sorte de «gentleman’s agreement» entre les deux parties. Ali Benflis et le front du boycott se disent disposés à se revoir.

Selon nos sources, le candidat à la présidentielle du 17 avril et la délégation des boycotteurs ont appelé à la nécessité de travailler en commun pour aboutir à un changement pacifique. Sauf que Benflis, qui appelle lui aussi à une rencontre politique rassemblant tous les acteurs politiques nationaux, paraît, comme l’indiquent des indiscrétions, peu emballé par «la conférence nationale pour la transition démocratique» qui aura lieu, selon ses initiateurs, les 17 et 18 mai prochain.

Lors d’une conférence de presse animée mercredi dernier, Ali Benflis affirmait déjà que lui aussi avait «sa propre plateforme à soumettre aux membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique». Il semble davantage préoccupé par l’urgence de mettre sur pied un parti politique et la coordination du pôle des forces du changement créée avec les partis qui ont soutenu sa candidature.

 

 

Autor: Said Rabia

Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/l-opposition-a-la-croisee-des-chemins-2...