Exclusif-Ridha Sfar: Retour sur son différend avec Ben Jeddou et les dessous du dossier sécuritaire

Source: 
Radio Mosaique
Publication date: 
May 15 2014

Ridha Sfar, ministre auprès du ministre de l’Intérieur chargé du dossier sécuritaire, a déclaré dans une interview exclusive accordée à Mosaïque FM, que la motion de censure était une procédure normale dans l’exercice des fonctions de chaque ministre dans le gouvernement.

C’est une pratique démocratique qui permet de donner des explications sur le travail des ministres dans chaque gouvernement. Ce sont de nouvelles pratiques qui s'installent en Tunisie.. J’estime que nous avons répondu clairement aux questions des députés, a assuré Ridha Sfar.

Retour sur le différend avec Ben Jeddou 

Concernant le conflit non annoncé avec le ministre de l’Intérieur, Ridha Sfar, a assuré que cette affaire reprise par certains médias et même par des députés de l’ANC s'inscrit dans la surenchère politique. L’Etat des lieux est qu’il y a un ministre de l’Intérieur et un ministre chargé de la sécurité. Lotfi Ben Jeddou a été maintenu dans son poste. Moi j’ai été promu vu mon expérience dans le domaine de la sécurité.

Chacun a une vision de la gestion des dossiers, mais une adaptation pour atteindre l’accord est nécessaire. Nous discutons ensemble pour se mettre d’accord sur les méthodes nécessaires pour le traitement de certaines questions sécuritaires. N’oublions pas que notre objectif est d’organiser les élections dans de bonnes conditions, a-t-il ajouté.

Un pôle de lutte efficace contre le terrorisme

Concernant le pôle spécialisé dans la lutte contre le terrorisme, dont le chef du gouvernement vient d'annoncer la création, Ridha Sfar a indiqué que c’est un pôle mixte entre les parties sécuritaires et judiciaires.

Du côté sécuritaire, ce pôle permettra une meilleure coordination entre les services du ministère de l’Intérieur. Ce pôle permettra une meilleure préparation pour l’affrontement des dangers qui guettent le pays. Dans les neuf mois qui viennent, la menace terroriste reste élevée. Ceci nécessite une coordination optimale entre les services de renseignement et les unités sur terrain.

Du côté judiciaire, le pôle permettra de réunir les magistrats formés dans le traitement des dossiers liés au terrorisme. Ces magistrats réunis, peuvent aussi faire une meilleure interprétation des risques et des sensibilités crées par ce genre d’affaires et même dans la révision de la législation dans ce domaine.

Les poches de terrorisme sous contrôle

La protection des frontières durant 100 jours a progressé, a indiqué Ridha Sfar. Nous faisons une coordination quotidienne avec les autorités algériennes. La lutte contre les poches du terrorisme dans les zones frontalières avec ce pays progresse chaque jour, il y a même des grandes réussites qui ont permis de faire même des opérations préventives contre les terroristes qui se trouvent dans les régions frontalières avec l’Algérie.

Les groupes qui se trouvent à Jebel Chaâmbi se comptent par dizaines. Il y a des poches qui résistent, mais l’armée est parvenue à pénétrer dans les zones de retranchement des terroristes. Ces derniers, sécurisent leurs camps en mettant des mines, c’est pourquoi il y a encore des mines qui explosent.

Du côté des frontières avec la Libye, la situation est plus critique, surtout que le gouvernement libyen trouve du mal à remettre de l’ordre. Il y a des efforts considérables, mais les menaces persistent surtout qu’en Libye, il y a des groupes terroristes comme Al Qaida Ansar Al Charia tunisienne et libyenne qui ont des camps d’entrainement dans différents endroits de la Libye.

Il y a tout un programme pour sécuriser les frontières, en créant dans un premier temps la zone militaire fermée, mais aussi en fournissant du matériel aux postes avancés de la Garde nationale. Les efforts sont actuellement concentrés pour sécuriser les passages frontaliers surtout celui de Ras Jedir. Un système sécuritaire complet a été mis en place pour optimiser le travail de la douane et des unités sécuritaires sur place.

Les négociations pour la libération des tunisiens enlevés en Libye progressent

pour les négociations concernant les diplomates kidnappés en Libye, une cellule de crise a été créée au sein du ministère des affaires étrangères qui réunit plusieurs ministères, a rappelé Ridha Sfar. Le suivi est quotidien, nous ne pouvons pas parler des détails. Il y a un contact et un encadrement des familles et nous espérons que toute cette histoire s’achèvera Nous sommes en train de faire des négociations avec des parties officielles, mais nous n’excluons pas l’existence de négociations en parallèle avec les ravisseurs. Pour nous, les négociations se font avec les parties officielles libyennes qui ont leurs méthodes pour entrer en contact avec les ravisseurs. Pour nous, il n’y a pas de négociations avec des terroristes.

Retour sur la loi des «repentis»

La loi des «repentis» est une idée qui nécessite encore une réflexion. L’objectif est d’essayer de limiter l’attraction des jeunes vers la culture de la mort. L’ANC est chargée de faire cette réflexion et d’ouvrir le débat concernant cette loi.

L’idée de Cette loi est de permettre aux jeunes qui se trouvent dans les circuits de départ vers la Syrie surtout de faire un demi-tour. Plusieurs d’entre eux pensent qu’ils sont dans une voie sans issue. Ils doivent donc savoir qu’ils peuvent revenir et s’éloigner de cette vague qui influence les jeunes.

Le problème réside actuellement dans le suivi des réseaux qui font la promotion de ce genre de culture. L’objectif est de trouver une formule juridique pour lutter contre ce genre de réseaux.

 

Source/Fuente: http://www.mosaiquefm.net/fr/index/a/ActuDetail/Element/37298-exclusif-r...