Les opposants à Amar Saadani, secrétaire général du FLN, ont décidé de mettre en place une direction unifiée regroupant 21 membres ; elle sera présidée par Abderrahmane Belayat, alors que Aïssi Kassa en sera le porte-parole et Mohamed Bourzam le rapporteur.
Cette instance est chargée d’unifier les rangs de l’opposition et de rassembler l’ensemble des cadres du parti, au moment où la direction est «totalement sortie de la ligne directrice du parti» et que le secrétaire général «n’a fait que semer, depuis son arrivée à la tête du FLN le 29 août dernier, les graines de la fitna, pratiquer l’exclusion de toute compétence politique et militante, consacrer la médiocrité, violer les statuts et le règlement intérieur, livrer le parti à des intrus impliqués dans la corruption et porter atteinte aux référents sacrés du parti».
Le groupe des «21» veut tout mettre en œuvre pour accélérer «l’organisation dans les plus brefs délais d’une session extraordinaire du comité central et la nomination d’un nouveau secrétaire général» afin de «mettre un terme à la situation catastrophique dans laquelle se trouve le FLN», affirme l’instance exécutive dans un communiqué. Pour les opposants au secrétaire général du parti, il était urgent de ne pas céder du terrain à Amar Saadani et de parler enfin d’une même voix au moment où de nombreux cadres du FLN reprochaient au groupe de Belayat et à celui de Abada de ne «pas travailler dans la même direction». «C’est vrai qu’on a peut-être donné l’impression d’être deux groupes qui cherchaient chacun de son côté à faire partir le secrétaire général du parti, résume un membre du comité central sous le couvert de l’anonymat. C’est pour cela qu’il était important de bien montrer que nous avons le même objectif.»
Seul bémol : l’absence de Abdelkrim Abada de la liste des 21. Elle aurait été décidée en concertation avec le principal intéressé, pour éviter que sa présence ne soit un facteur de controverse. Par ailleurs, cette unification des rangs n’a été possible qu’avec l’abandon de la revendication de la mise en place d’une direction collégiale, qui était une des exigences du groupe de Abdelkrim Abada. Cette revendication a empoisonné les débats au sein des anti-Saadani et retardé l’unification des rangs. Elle était vue comme un obstacle au retour de Abdelaziz Belkhadem aux commandes du parti.
Le groupe s’est mis d’accord pour une élection pluraliste libre et a également décidé d’abandonner la mise en place de critères pour les candidats désirant se présenter à l’élection au poste de secrétaire général. «Le profil tel que le pratiquait le parti devenait ridicule, commente un membre du groupe des «21». Etablir des critères, c’est mettre des barrières et empêcher à la génération montante du parti de prétendre à la gestion du FLN.» Pour les opposants à la direction du FLN, il était également important d’apparaître, aux yeux des décideurs, comme une force de proposition, au moment où celui-ci tente d’intéresser les partis à son projet de révision de la Constitution.
Autor: Mesbah Salim
Source/Fuente: http://www.elwatan.com/actualite/l-opposition-a-saadani-unifiee-19-05-20...
