L’ancien secrétaire général du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali, a appelé à voter pour «un président de la République issu d’un autre rang que celui du parti ayant remporté le scrutin législatif ».
Un temps pressenti comme le candidat d’Ennahdha à la présidentielle, l’ancien secrétaire général du mouvement islamiste s’est retiré de la scène politique afin de garder une liberté de parole. Il rompt aujourd’hui le silence exhortant, en substance, à barrer la route à l’hégémonie et à choisir un candidat dont « nous connaissons le combat et la lutte à l’apogée de la dictature et de la corruption. Un démocrate d’esprit et de pratique. Un président qui rassemble. Un sage à même d’endosser le costume et d’ assumer le poids des responsabilités » lit-on aujourd’hui dans un communiqué de Hamadi Jebali.
L’ancien secrétaire général d’Ennahdha a estimé que le peuple a dit son mot lors des élections législatives et a tranché en toute liberté et responsabilité concédant qu’il s’agit d’une avancée historique quelque en ait été le résultat.
Hamadi Jebali a affirmé que les résultats ont pris de cours certains par ignorance ou par omission. Il a ajouté qu’il faut tirer la leçon de ce scrutin avec courage et franchise.
Et de livrer son constat sur ces élections. Disséquant les résultats, Hamadi Jebali a jugé que le premier enseignement est de reconnaitre que le pays et la révolution oscillent et menacent toujours de vaciller. Selon Hamadi Jebali, la révolution n’a pas été immunisée contre le retour d’une forme d’hégémonie comme celle du parti unique, du chef suprême et de l’homme providentiel.
L’ancien secrétaire général d’Ennahdha, qui esquisse à travers ce portrait les traits du chef de file de Nidaa Tounès, Béji Caied Essebsi , a affirmé que l’omnipotence angoissait son parti. Elle serait aujourd’hui aux mains d’une autre formation, martèle Hamadi Jebali.
Il surenchérit affirmant que « l’on pensait cette culture reléguée aux fins fonds de l’histoire alors que le pays est toujours en quêted’ une construction démocratique solide. Laquelle nécessite plusieurs années de transition dont les piliers sont la concertation et la participation élargie et l’esprit de consensus dans la vie politique et sociale ».
Et de plaider pour un équilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif. « Cela s’apparente à une équation difficile au cas d’un monopole des pouvoirs » conclut Jebali.
H. Rebaa
Source: http://www.tunisienumerique.com/tunisie-hamadi-jebali-tacle-essebsi-et-a...
