Quel avenir pour le mouvement Barakat ?

Source: 
El Watan
Publication date: 
Apr 10 2015

Dès l’annonce, le 22 février 2014, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, d’une nouvelle candidature de Abdelaziz Bouteflika, un mouvement citoyen, Barakat, s’est imposé sur la scène politique, faisant opposition au 4e mandat du président. «Barakat est un mouvement citoyen qui s’est créé spontanément. Nous avons essayé de faire barrage à ce 4e mandat.

Après le 17 avril, nous avons essayé de garder l’esprit du mouvement et rester dans la construction», explique Sidali Kouidri Filali, membre fondateur de Barakat. «En Algérie, nous sommes dans une lutte intermédiaire. Ce n’est pas nous qui allons changer les choses, mais on ne veut pas être une génération qui subit les échecs. Si nous avons quelque chose à transmettre aujourd’hui à nos enfants, c’est le rêve d’une Algérie intacte. Qu’importe de se faire descendre par les médias ou d’autres parties obscures. Si on laisse tomber la lutte, personne ne reprendra le flambeau. Il y a toujours des militants, des démocrates qui vivent pour ce pays qui ne vont faire de concessions à personne, ni aux islamistes ni au système. Quitte à être deux ou trois personnes pour défendre nos convictions. Barakat, depuis le début, essaye de construire, on n’a pas lâché au début et on ne lâchera pas maintenant», conclut-il. Le mouvement Barakat a connu des divisions qui ont précipité son essoufflement. un autre militant très actif au sein du mouvement révèle : «Barakat n’a jamais été structuré et ne s’est pas doté d’une stratégie ou d’un projet politique clair, explique-t-il. Le noyau qui constituait Barakat a tout fait pour empêcher toute émancipation et décentralisation du mouvement. Quand le but a été atteint et que Bouteflika a été réélu, les décideurs sont passés à la deuxième étape qui consistait en l’essoufflement du mouvement. La première erreur était cette décision dangereuse de consultations avec des partis politiques dont les islamistes, sans s’en référer au reste du groupe.» Il souligne que la partie du mouvement qui n’a pas été consultée s’est retirée naturellement du noyau central. «Aujourd’hui, Barakat n’est composé que de trois à quatre membres. Le reste s’est dissous dans la nature. Barakat a été un espoir pour beaucoup d’Algériens désireux de voir l’Algérie changer», estime-t-il.