La justice a mis en délibéré une nouvelle fois sa décision : Statu quo au FLN

Un nouveau report. Alors qu’une décision était attendue hier à 11h, puis reportée à 15h, le juge près le tribunal de Bir Mourad Raïs a décidé, après avoir écouté les plaidoiries des deux parties, de mettre en délibéré, pour le 27 mai, la demande de report du 10e congrès. Une décision surprenante, d’autant qu’elle n’a pas été motivée. Elle marque assurément la difficulté qu’éprouve le tribunal à statuer sur une affaire aussi sensible que celle qui touche au FLN.

En décidant de reporter sa réponse, la justice espère qu’une solution politique sera trouvée avant le 27 mai, afin de lui éviter d’être partie prenante dans un conflit dont les ramifications atteignent les plus hautes sphères du pouvoir. «La justice joue la montre, analyse un membre du comité central. Elle laisse encore du temps au pouvoir pour trouver une solution et ne pas être amenée à se prononcer.»  Déjà en 2013, lors de l’installation de Amar Saadani à la tête du parti, la justice avait été appelée à la rescousse par des membres du comité central qui refusaient cette nomination «programmée».

La justice appelée à la rescousse

Une décision du Conseil d’Etat, la plus haute juridiction du pays, avait alors annulé le congrès du 29 août, avant qu’une simple décision de la chambre administrative n’annule la décision du Conseil. «Les péripéties du congrès du 29 août ont été catastrophiques en termes d’image pour la justice», rappelle un membre du comité central. Mais pour autant, ils sont peu nombreux dans le clan des opposants à imaginer une décision en leur faveur.

D’autant que 5000 «militants» sont attendus des quatre coin du pays, tous acquis à la cause du secrétaire général et décidés à porter triomphalement Amar Saadani à la tête du parti. Une situation qui peut devenir insurrectionnelle dans le cas où la justice reporterait le congrès.

FLN bis ?

En réalité, les responsables de l’opposition préparent déjà l’après-congrès et deux options sont actuellement sur la table. D’un côté, certains prédisent l’éclatement du parti. Cette éventualité pousse des membres du comité central à envisager la formation d’un FLN bis. C’est en tout cas l’analyse de l’ancien président de l’Assemblée populaire nationale. Dans un entretien à un journal en ligne, Abdelaziz Ziari prédit l’«éclatement du FLN», dans le cas où le congrès a lieu.

Une option qui n’enchante pas trop ceux qui refusent la partition et continuent d’espérer une intervention du pouvoir pour régler le contentieux. Joint par téléphone, Abderrahmane Belayat s’inscrit dans cette logique. Il a affirmé que le groupe continuera d’activer dans le «même état d’esprit» et poursuivra son combat par la voie «judiciaire, militante et politique.»