Ghardaïa renoue avec les violences : plusieurs blessés, des maisons et des voitures incendiées

Source: 
TSA
Publication date: 
Jul 07 2015

De nouveaux affrontements ont éclaté, dans la nuit du lundi au mardi, à Guerrara dans la wilaya de Ghardaïa, a-t-on appris de Ahmed Baba Moussa, membre de la Cellule de concertation et de suivi des événements de Ghardaïa.

« Les affrontements ont éclaté après la prière de Tarawih. Il y a beaucoup de blessés. Des maisons et des voitures ont été incendiées », a-t-il ajouté.

Au chef-lieu de Ghardaïa et à Berriane, des affrontements ont eu lieu dans la nuit du samedi au dimanche faisant aussi plusieurs blessés.

Ce mardi matin, des affrontements ont éclaté sur la route nationale à Berriane, selon M. Baba Moussa. « À l’entrée et à la sortie de Berriane, il y a de violents affrontements et des blessés », a-t-il affirmé.

Ces nouveaux affrontements interviennent après la visite effectuée par le ministre de l’Intérieur dans la wilaya. Au cours de cette visite, M. Bedoui avait assuré que l’État veillerait à l’application « rigoureuse » de la loi contre tous ceux qui « s’avisent de porter atteinte à l’ordre public ou de compromettre l’avenir de cette wilaya ».

 

Ahmed Baba Moussa est membre de la Cellule de concertation et de suivi des événements de Ghardaïa. Il est également membre du conseil national du FFS. Dans cet entretien, il revient sur les derniers affrontements qui ont secoué Ghardaïa.

Qu’est ce qui a provoqué les derniers affrontements à Ghardaïa ?

Les affrontements de samedi ont éclaté sans aucune raison claire comme pour la plupart des violences enregistrées à Ghardaïa. Subitement, des habitants de Thénia et de Sidi Aabaz voulaient attaquer K’sar Melika. La police et la gendarmerie sont intervenues. Dans cette localité, les affrontements n’ont pas donc eu lieu entre Mozabites et Arabes mais entre ces derniers, la police et la gendarmerie. Au même moment, des violences ont éclaté entre Arabes et Mozbites à Berriane.

Deux jours auparavant, le ministre de l’Intérieur effectuait une visite de travail à Ghardaïa…

Le ministre de l’Intérieur est tombé dans une grande contradiction. D’un côté, il parle de la main étrangère qui veut déstabiliser le pays à partir de Ghardaïa. De l’autre, il vient installer une commission de réconciliation et de développement. À travers ces dernières violences, ceux qui provoquent les affrontements voulaient transmettre un message au ministre de l’Intérieur, en lui disant qu’il ne pourrait rien faire. C’est la seule lecture qu’on peut faire aujourd’hui.

Avez-vous rencontré M. Bedoui ?

Non, nous n’avons pas été sollicités. Le ministre a rencontré des notables des deux communautés et des représentants de la société civile triés sur le volet tandis que des présidents d’associations, qui ont voulu assister à la rencontre, ont dû rebrousser chemin. Je pense que si on veut arriver à une solution, on doit comprendre que ce genre de rencontres folkloriques et superficielles n’a aucun sens. Au cours de la réunion de M. Bedoui avec la société civile, il n’y a pas eu de débat. Le ministre de l’Intérieur n’a pas écouté leurs préoccupations. Il a seulement fait quelques déclarations.

Que faut-il faire selon vous ?

Il faut une commission d’enquête parlementaire indépendante. Une commission qui va enquêter avec toutes les parties (concernées par le conflit) pour arriver à des résultats.

 

Source: http://www.tsa-algerie.com/20150707/ghardaia/