Possible report

Source: 
La Presse
Publication date: 
Feb 14 2018

Demain, jeudi 15 février, on saura qui parmi les partis politiques aura les moyens de briguer les 350 municipalités en compétition en y présentant quelque 7.500 candidats aux postes de conseillers. En attendant que les listes soient déposées auprès des Iries, plusieurs voix évoquent un possible report du rendez-vous électora.
Les chiffres sont effarants : seuls 19,2% des Tunisiens déclarent qu’ils vont voter le 6 mai prochain et précisent quelles listes ils vont choisir, 33,2% annoncent qu’ils ne participeront pas au vote, 37,5% disent qu’ils n’ont pas encore décidé s’ils vont voter ou bouder les élections, alors que 10% des Tunisiens interrogés refusent de répondre à la question de savoir s’ils participeront aux élections ou s’ils s’abstiendront.
Ces chiffres ont été révélés, hier, par le quotidien «Al Maghreb» à l’occasion d’un sondage d’opinion réalisé par Sigma sur les intentions de vote lors des prochaines élections municipales.
Publiés deux jours avant le démarrage, demain jeudi 15 février, du dépôt des candidatures aux municipales auprès des instances régionales indépendantes des élections (Iries) et révélés en concomitance avec la déclaration de Mohamed Tlili Mansri, président de l’Isie, estimant qu’il est possible que l’Instance soit obligée d’organiser des élections partielles (après le 6 mai prochain) au cas où certaines circonscriptions électorales enregistreraient une absence totale de listes candidates (au vu des conditions draconiennes relatives à la constitution des listes comme le veut la loi électorale), les chiffres en question poussent à la réflexion et imposent la question qu’on se pose maintenant dans les coulisses avant de s’armer du courage nécessaire pour la dévoiler publiquement : et si les municipales étaient reportées à une date ultérieure ou se déroulaient de manière partielles, c’est-à-dire dans les circonscriptions qui enregistreront au moins deux listes en compétition ?
Le président de l’Isie ne se prononce pas clairement sur le rapport, mais il laisse entendre que l’on pourrait opter pour l’organisation d’élections partielles «au cas où le 22 février, date de la clôture du dépôt des candidatures, on découvrirait que, dans certaines circonscriptions, on n’a pas réussi à trouver des listes partisanes ou représentant des alliances répondant aux conditions requises».
Et ces conditions requises apparaissent comme l’épée de Domoclès que beaucoup de partis politiques craignent ne pas pouvoir satisfaire. Mohamed Tlili Mansri n’hésite pas à révéler (voir Achraâ Al Magharébi du 13 février) que plusieurs leaders de partis politiques reconnaissent qu’ils rencontrent beaucoup de difficultés à «réunir les documents qu’il faut pour que leurs candidats soient déclarés recevables».
D’autres observateurs parmi ceux qui évoquent la possibilité de reporter les élections avancent que la plupart des partis politiques ne sont pas prêts à affronter dans les meilleures conditions possibles (c’est-à-dire présenter les candidats en nombre suffisant) cette importante échéance électorale.
Certaines voix parlent même des craintes contenues dans le rapport de janvier dernier du groupe «International Crisis» qui avertit sur la possibilité de voir le pays connaître des attaques terroristes d’une grande ampleur.
En attendant que les choses se clarifient davantage, les députés relevant de la commission parlementaire de l’organisation de l’administration et des affaires des forces armées continuent à discuter le projet du Code des collectivités locales. Ils ont achevé, selon l’organisation Al Bawsala, l’examen de 315 articles sur les 363 articles que compte le code.
Et la question qui se pose d’elle-même : l’ARP sera-t-elle dans les délais pour adopter avant le 6 mai le Code des collectivités locales ?

A. Dermech

Source: http://www.lapresse.tn/index.php?option=com_nationals&task=article&id=14...