Les propositions du pouvoir pour une modification de la Constitution devraient être remises, jeudi 15 mai, aux partis et personnalités politiques. Le pouvoir espère une participation de l’opposition pour donner un cachet consensuel au processus.
Les partis politiques regroupés dans la Coordination pour les libertés et une transition démocratique ont rencontré, jeudi dernier, deux figures de l’ex-parti islamiste FIS.
Les prochaines réunions sont prévues à Béjaïa, Tizi Ouzou, Oum El Bouaghi et dans le sud du pays.
Le secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS) a réitéré, hier à Tizi Ouzou, l’appel de son parti à un consensus national.
Engagée dans un bras de fer avec le pouvoir, l’opposition politique s’affaire, depuis le scrutin présidentiel, à rassembler ses forces en vue d’imposer les termes de sortie de la crise qui bloque le pays et surtout briser le statu quo politique aggravé par le quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika.
L’opposition a exprimé une fin de non-recevoir à la proposition de consultations politiques menées par Ahmed Ouyahia en vue d’un consensus sur la révision constitutionnelle.
Quinze ans après avoir déclaré qu’il n’aimait pas cette Constitution (celle de 1996), Abdelaziz Bouteflika s’apprête à faire encore une énième révision constitutionnelle après avoir revu l’essentiel en décembre 2008 pour perpétuer, indéfiniment, son pouvoir en levant le verrou de la limitation des mandats présidentiels.
Ces hommes politiques sont issus de la génération de l’indépendance. Ils sont relativement jeunes et au sommet de leur carrière dans leur parti, mais incarnent-ils pour autant la relève politique du pays ?
-Mohcine Belabbas : S’émanciper de Saïd Sadi
Pendant des mois, Amar Saadani a distribué les coups pour défendre Abdelaziz Bouteflika.
Les consultations politiques pour la révision constitutionnelle auront lieu début juin. Elles seront conduites par le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia.
Poussé dans ses derniers retranchements, Amar Saadani trouve la parade.
Pour expliquer l’absence quasi totale de son parti dans la nouvelle composante gouvernementale, le secrétaire général du FLN a trouvé une formule idoine. Le gouvernement de Abdelmalek Sellal «n’est même pas technocrate, c’est un gouvernement administratif», a indiqué Saadani, hier, à l’issue d’une rencontre avec les mouhafedhs de son parti réunis à Alger.
Quelle sera la feuille de route du nouveau gouvernement ? Sur quel programme va-t-il, concrètement, travailler ? Quel projet va-t-il s’évertuer à «vendre» aux Algériens ?
La démarche du pouvoir consiste à répondre à des urgences et non à proposer des solutions pérennes.
Le choix de la création puis de la suppression de postes ministériels reflète l’image d’un gouvernement en perte de vitesse, un gouvernement qui pare au plus urgent en proposant de fausses solutions. La suppression des ministères de la Réforme du service public et de la Communauté nationale à l’étranger prouve que les dirigeants ne savent plus sur quel pied danser et reviennent sur ce qu’ils ont jugé au gré d’une conjoncture particulière comme capital.
Les acteurs politiques s’accordent sur le fait que cette nouvelle équipe gouvernementale est en «contrat à durée limitée», dans l’attente que les choses se clarifient avec l’opposition.
Le président Abdelaziz Bouteflika a présidé, ce mercredi 7 mai, son premier Conseil des ministres depuis sa réélection le 17 avril. L’ENTV a diffusé, dans le Journal de 13 heures, des images montrant le chef de l’État réunissant le gouvernement qui a été nommé lundi. La Télévision nationale n’a fourni aucun détail concernant le menu de la réunion.
Le président Bouteflika a également posé avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal et les ministres pour la photo de famille du gouvernement.
Autor: Rafik Tadjer
Athmane Mazouz, chargé de communication du RCD : « Nous sommes incontestablement devant un véritable délire politique. Les Algériens sont habitués à des annonces sans lendemain. Bouteflika qui a échoué lamentablement sur tous les plans ne peut plus leurrer les Algériens. Qui pourra croire à ses promesses sous une gouvernance par procuration alors qu’il a failli durant quinze ans de règne ?
Trois jours après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement Sellal, Abdelaziz Bouteflika tiendra un Conseil des ministres mercredi 7 mai, a appris TSA de sources concordantes.
Le nouveau gouvernement est convoqué à la mi-journée au siège de la présidence pour une première réunion officielle avec le chef de l’Etat.
Le gouvernement Sellal aura comme principale mission de préparer la révision de la Constitution qui devrait être soumise au Parlement dès la rentrée, avant d’être probablement adoptée par référendum populaire.
Autor: Riyad Hamadi
Plus d’une semaine de tractations pour déboucher sur aucun changement.
Le ministère de la Communication s’est illustré durant le règne de Bouteflika par une instabilité chronique.
